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LE
TOUR DU MONDE
EN CENT VINGT JOURS

Pour se rendre aux Indes ou dans l’extrême Orient, le voyageur n’a plus que l’embarras du choix : chaque semaine, de Marseille, de Southampton, de Trieste, de Brindisi, partent des bateaux à vapeur à destination de Port-Saïd, et telles sont aujourd’hui la rapidité et la facilité des communications, que l’on peut en quinze jours avoir vu les pyramides, traversé le désert qui sépare Le Caire de Suez, sillonné la Mer-Rouge dans toute sa brûlante étendue, puis, le détroit de Bab-el-Mandeb franchi, se trouver transporté en Asie, à Aden, dans la partie la plus pittoresque de l’Arabie-Heureuse. Soixante jours après avoir quitté Marseille, si l’on ne fait que passer quelque temps à Ceylan, à Hong-kong et à Shang-haï, on naviguera déjà dans le grand Océan-Pacifique, et, si le bâtiment qui vous porte est appelé à faire la relâche de Honolulu aux îles Sandwich, vous aurez devant les yeux la merveilleuse végétation des archipels océaniens.

Toujours par cette voie, même en faisant escale au Japon, le touriste en quatre-vingt-dix jours atteint le Nouveau-Monde par San-Francisco de Californie. Là, des steamers côtoyant le littoral mexicain, — à moins qu’on ne préfère la voie du Central Pacific rail-road line) — vous transportent en deux semaines du pays de l’or dans les eaux de l’Amérique centrale. Le trajet de l’isthme de Panama, il y a peu d’années, imposait à ceux qui osaient l’affronter un tribut de fièvres paludéennes ; il se borne aujourd’hui à une promenade de trois heures en chemin de fer. De New-York à Paris, on