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L’ÉLOQUENCE


POLITIQUE ET JUDICIAIRE


À ATHÈNES[1]




ANDOCIDE, UN ATHÉNIEN DÉCLASSÉ




I. Histoire de la littérature grecque jusqu’à Alexandre le Grand, par Ottfried Muller, traduite, annotée et précédée d’une étude sur Ottfried Muller, par M. K. Hillebrand ; 2 vol. in-8o, Paris. — II. Demosthenes und seine Zeit, von Arnold Schœfer, 4 vol. in-8o, Leipzig. — III. Des Caractères de l’atticisme dans l’éloquence de Lysias, par M. Jules Girard ; in-8o, Paris. — IV. Le Discours d’Isocrate sur l’Antidosis, traduit en français pour la première fois par M. A. Cartelier, avec une introduction par M. Ernest Havet, grand in-8o, Paris.




Dans la liste des classiques que les alexandrins ont dressée, dans ce que l’on appelle le canon des orateurs attiques, le second des dix noms qui y figurent est celui d’Andocide, fils de Léogoras. Andocide n’eut pas, comme son prédécesseur Antiphon, l’honneur d’ouvrir la voie à toute une génération d’orateurs et d’écrivains, de contribuer à former le génie du plus grand historien de l’antiquité ; il n’a pas joué dans les affaires de son pays un rôle très en vue, et ce qui nous reste de son œuvre, sans manquer ni de mouvement, ni de couleur, ne se distingue point par une grande originalité. Voilà sans doute pourquoi Andocide n’a tenu jusqu’ici presque aucune place, même dans les histoires les plus complètes de la littérature grecque. Ottfried Muller lui-même ne lui a consacré que deux pages ; d’autres se sont contentés de quelques lignes. Nous ne nous exagérons ni l’importance, ni le talent d’Andocide ;

  1. Voyez la Revue du 15 février.