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L’ÉLOQUENCE


POLITIQUE ET JUDICIAIRE


À ATHÈNES[1]




ANTIPHON, LE PREMIER RHÉTEUR ATHÉNIEN.



I. Histoire de la littérature grecque jusqu’à Alexandre le Grand, par Ottfried Muller, traduite, annotée et précédée d’une étude sur Ottfried Muller, par M. K. Hillebrand ; 2 vol. in-8o, Paris. — II. Demosthenes und seine Zeit, von Arnold Schæfer, 4 vol. in-8o, Leipzig — III. Des Caractères de l’atticisme dans l’éloquence de Lysias, par M. Jules Girard ; in-8o, Paris. — IV. Le Discours d’Isocrate sur l’Antidosis, traduit en français pour la première fois par M. A. Cartelier, avec une introduction par M. Ernest Havet, grand in-8o, Paris.




Après Alexandre, quand la Grèce eut débordé sur tout le monde connu des anciens, lorsqu’elle eut poussé ses conquêtes jusqu’au centre de l’Asie, jusqu’à l’Indus, jusqu’aux cataractes du Nil et aux déserts de l’Afrique, son génie, comme épuisé par ce prodigieux effort, parut perdre sa fécondité créatrice, et ne produisit plus rien de grand. En vain l’Achille macédonien soumit l’immense empire des Perses en moins d’années qu’il n’en fallait, semblait-il, pour le parcourir tout entier, en vain il entra dans toutes ses capitales, et mourut à trente-deux ans, apurés la plus étonnante suite de victoires qu’on eût jamais vue : les dieux restèrent sourds à la prière qu’il leur avait adressée auprès de la tombe du fils de Pelée ; il ne trouva pas de nouvel Homère pour chanter ses exploits, ou même de nouvel Hérodote pour raconter ce brillant épisode de la lutte séculaire entre l’Europe et l’Asie. Non-seulement, quoique jamais

  1. Voyez la Revue du 1er novembre et du 15 décembre 1870.