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Dans la Haute-Italie, dans le Frioul et même en France, où M. Pasteur rencontra tout d’abord de nombreux contradicteurs, sa méthode de grainage commence à se répandre et à porter les meilleurs fruits. A coup sûr elle ne peut dispenser des soins intelligens que réclame toute industrie, ni garantir contre les éventualités qui dépendent des vicissitudes climatériques, mais elle rétablit pour la sériculture les conditions de succès des plus beaux jours.


R. RADAU




Liber diurnus Romanorum pontificum, ou recueil des formules usitées par la chancellerie pontificale du Ve au XIe siècle, publié d’après le manuscrit des archives du Vatican avec les notes et dissertations du père Garnier et le commentaire inédit de Baluze, par Eugène de Rozière, inspecteur-général des Archives.

Bien peu de personnes, même dans les cercles érudits, se doutent de l’intérêt qui justifie la publication d’un vieux recueil de formules pontificales dont il est parfois question dans les anciennes controverses et que l’on connaissait sous le nom de Liber diurnus ou Livre usuel, quotidien. Des circonstances récentes lui ont pourtant donné une pleine actualité ; mais la seule édition qui existât, celle du jésuite Garnier, qui parut en 1680, était défectueuse et à peu près introuvable. C’est donc un vrai service que M. E. de Rozière a rendu à la science historique en réimprimant ce recueil et en enrichissant cette nouvelle édition de tout ce que des recherches aussi laborieuses que bien conduites ont pu lui fournir d’éclaircissemens et de preuves à l’appui de ses conclusions.

Le Liber diurnus n’est point en lui-même un livre de controverse, c’est un répertoire de formules officielles d’une authenticité indiscutable, et par conséquent un monument d’archéologie ecclésiastique et politique des plus précieux. Quand le pontificat des évêques de Rome devint une grande puissance, le besoin se fit sentir, là comme ailleurs, de pièces diplomatiques stéréotypées, pouvant servir dans toutes les occasions analogues et faire office de précédens. Tandis que l’Ordo romanus fixait les actes qui ont trait à l’exercice des fonctions sacerdotales, le Liber diurnus enregistrait ceux de la chancellerie pontificale proprement dite. Cette distinction, il est vrai, n’est pas toujours tranchée ; mais le mélange du sacerdoce et de la politique est trop fréquent à Rome pour qu’il y ait lieu de s’en étonner, et dans un sens général cette distinction est juste.

Ainsi nous trouvons dans le Liber diurnus les formules d’adresses épistolaires des papes à l’empereur grec, à l’impératrice, au patrice, aux