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LE SECOND SIÈGE
DE
CONSTANTINE
— OCTOBRE 1837 —

La France, par l’organe du roi et des chambres, avait indiqué le but qu’elle voulait désormais poursuivre dans la province de Constantine. De gré ou de force, le drapeau tricolore devait être arboré sur les murs de Constantine. Youssouf avait été éloigné; ce n’était plus son intronisation, c’était la soumission ou le renversement d’Achmed que l’armée devait effectuer.

Les moyens nécessaires à l’accomplissement de cette tâche étaient à renouveler presque en entier, car la dernière campagne avait consommé ou mis hors de service à peu près tout ce qui y avait été employé. Tout devait être tiré de France, et, la distance de Bône à Constantine étant un des principaux obstacles à vaincre et l’une des causes de l’échec de l’année précédente, on avait songé à changer la base d’opérations et à suivre une nouvelle ligne par Stora, point du littoral le plus rapproché de Constantine, dont il n’était éloigné que de 18 lieues; mais la crainte de l’inconnu, qui est presque toujours un ennemi en Afrique, et surtout l’importance politique que le colonel Duvivier avait su donner à Guelma, déterminèrent à suivre encore le sillon déjà péniblement tracé.

Des travaux considérables avaient d’ailleurs été exécutés sur cette ligne; on n’osa les laisser stériles. Une route carrossable de Bône au gué de la Seybouse, gardée par les camps intermédiaires de Dréan, Nechmeya et Hammam-Berda, assurait la communication