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vendemiaire an IV, époque à laquelle ils ont été réunis par une délibération de la commission de police administrative. L’arrêté du gouvernement du 12 messidor an VIII fit passer cet établissement dans les attributions de la préfecture de police ; mais un nouvel arrêté des consuls du 29 germinal an IX le plaça définitivement sous la direction du conseil général des hospices. En 1842, la direction des nourrices fut transférée rue Sainte-Apolline : de là le nom de bureau Sainte-Apolline, ou grand bureau, que la population parisienne lui a donné pour le distinguer des petits bureaux particuliers qui ont reparu depuis 1821, et dont nous aurons spécialement à nous occuper.

La direction municipale des nourrices, dont le siège est aujourd’hui rue des Tournelles, relève de l’administration de l’assistance publique ; aussi ne pouvons-nous mieux faire que d’emprunter au directeur-général, M. Husson, les principaux détails de l’organisation de ce service. Autrefois la direction des nourrices plaçait dans 21 départemens les nouveau-nés qui lui étaient confiés ; la diminution survenue dans ses opérations par suite de la concurrence des bureaux particuliers l’a forcée de se restreindre à 5 départemens : Aisne, Orne, Somme, Yonne, Eure-et-Loir. Ces départemens sont partagés en 7 circonscriptions, comprenant 767 communes. A la tête de chaque circonscription est placé, avec le titre de sous-inspecteur, un agent administratif qui pourvoit au recrutement des nourrices, les envoie à Paris sous la conduite d’une meneuse pour prendre les enfans, surveille les enfans et les nourrices et paie les salaires. Les sous-inspecteurs doivent visiter les nourrissons au moins tous les deux mois, veiller à ce qu’en cas de maladie ils reçoivent les soins du médecin, s’assurer que le lait de la nourrice n’est point partagé avec un autre enfant, que chaque nourrisson a son berceau particulier, qu’il est promené tous les jours, que les layettes sont au complet et en bon état. Si l’enfant est sevré plus tôt qu’à l’ordinaire, le sous-inspecteur doit s’informer des causes qui ont amené la mesure, examiner avec le médecin si la nourriture artificielle peut être continuée sans danger, ou s’il est préférable de remettre le nourrisson au sein et même de le changer de nourrice. Il doit enfin avertir la direction de tous les changemens effectués et l’informer de tout ce qui peut survenir aux enfans.

Les médecins, au nombre de 55, répartis dans les 7 circonscriptions, secondent les sous-inspecteurs et reçoivent pour leur concours et pour la fourniture des médicamens, en cas de maladie de l’enfant ou de la nourrice, une indemnité mensuelle de 1 franc par chaque enfant. Chaque nourrice désignée par le médecin pour être envoyée au sous-inspecteur et de là à Paris doit être munie d’un certificat attestant qu’elle possède un berceau pour son nourrisson, qu’elle a sevré son propre enfant, et qu’elle n’a point d’autres