Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 83.djvu/468

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

philosophie et de théologie s’étaient enrôlés. Ils ont pris part à un grand nombre de combats et se sont fait remarquer autant par leurs sentimens religieux que par leur courage. Un grand nombre furent tués ou blessés. Les régimens qui furent levés ailleurs comptèrent 850 anciens élèves d’Oberlin. En 1861, sur 166 élèves du collège, 100 sont entrés comme volontaires dans l’armée.

Les bâtimens appartenant au collège ont une valeur de près de 500,000 francs. Le plus grand et le plus beau est le Ladies-hall, contenant des chambres particulières pour loger 100 jeunes filles et une salle à manger pour 200 couverts. L’hôtel Tappan, Tappan-hall, construit en 1835 et en 1836 grâce aux libéralités d’Arthur Tappan, est organisé pour recevoir 100 jeunes gens internes ; on y trouve aussi une salle de lecture et des classes. C’est Tappan-hall qui, occupant le centre du collège, devait en être le principal édifice ; mais la construction a été faite à trop peu de frais, et la solidité laisse à désirer. On se préoccupe de le rebâtir pour lui permettre de répondre aux besoins actuels. La chapelle contient, indépendamment de la salle consacrée au service religieux, des salles pour les conférences théologiques et une grande salle de réception dans l’étage supérieur. Quatre bibliothèques, renfermant environ 10,000 volumes, sont mises à la disposition des élèves. L’école préparatoire, qui forme les jeunes gens non-seulement pour le collège, mais pour l’enseignement et pour les affaires, est celle qui compte le plus grand nombre d’élèves. C’est de cette section que sortent la plupart des instituteurs de l’Union. Au collège sont annexées une école d’art et d’agriculture ainsi qu’une école normale pour les instituteurs. On réunit ces derniers pendant six semaines chaque année afin de leur donner des leçons et des conseils sur la tenue et l’enseignement des écoles. L’établissement d’Oberlin renferme encore une école d’hiver et un conservatoire de musique, dirigé par un professeur du conservatoire de Leipzig.

Depuis trente ans, 15,000 élèves sont sortis de cette intéressante institution. Ce qui la distingue tout particulièrement, c’est la réunion dans la même maison, dans les mêmes classes, dans la plupart des exercices scientifiques et littéraires, de jeunes gens et de jeunes filles de l’âge de quinze et dix-huit ans recevant le même degré d’instruction. Dans les premières années, le petit village d’Oberlin, dépourvu d’habitans, ne pouvait offrir aux élèves l’avantage de ces pensions de famille qui s’organisent d’ordinaire dans le voisinage des collèges. Le nouvel établissement dut donc adopter le système des dortoirs, et des édifices séparés reçurent les pensionnaires des deux sexes. Dans celui qui était destiné aux jeunes filles, on établit des réfectoires où les jeunes gens furent admis à prendre leurs