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quatorze ans. Le cours d’étude est de quatre années. Pour être en état de suivre celui de première année, il faut pouvoir expliquer César (4 livres), Cicéron (4 discours), Virgile (6 livres), avoir étudié l’algèbre jusqu’aux équations du second degré, la rhétorique et un peu l’histoire générale. Pendant ces quatre années, l’enseignement embrasse les langues latine, grecque, française, allemande, italienne, les mathématiques, la physique, la chimie, la géologie, la botanique, la zoologie, l’anatomie, la physiologie, la rhétorique, la littérature anglaise, les littératures étrangères, la logique et l’économie politique.

Il ne faut pas s’étonner à l’aspect d’un programme aussi formidable, comprenant, comme c’est l’usage en Amérique, une véritable encyclopédie. Les élèves ne sont pas obligées d’en suivre toutes les branches. Les cours ayant lieu séparément et à des heures distinctes, elles peuvent faire un choix parmi les études et s’appliquer de préférence, sous la direction du principal et des professeurs, à celles qui leur conviennent le mieux. Si l’instruction perd en profondeur ce qu’elle offre en étendue, si même sur un grand nombre de points elle né peut être qu’assez superficielle, ce défaut, que l’on peut signaler dans presque toutes les écoles des États-Unis, frappe assez les hommes qui veillent sur l’instruction publique pour qu’il doive tôt ou tard s’amoindrir. On comprend la nécessité d’opérer de notables retranchemens parmi les parties les moins essentielles, Du reste, nous n’avons pas le droit d’être trop sévères sur ce point à l’égard des États-Unis, si nous faisons on retour sur les programmes d£ notre enseignement classique, contre la surabondance desquels de nombreuses protestations se font chaque jour entendre, et que nous avons tant de peine à réduire à des proportions raisonnables.

La remarque la plus importante à laquelle donne lieu le collège Vassar, c’est que les jeunes filles ne paraissent inférieures sous aucun rapport aux jeunes gens du même âge, quel que soit le genre d’étude auquel elles s’appliquent ; c’est la conclusion que j’ai dû tirer de mes inspections dans les classes. Aussi le droit des femmes à un enseignement supérieur et au partage des ressources que trouvent les jeunes gens dans les collèges et les universités gagne-t-il chaque jour du terrain aux États-Unis. Dans son rapport annuel, M. O. Haven, président de l’université de Michigan, rappelait, le 29 septembre 1868, que la législature de l’état avait décidé en 1867 que « le but élevé pour lequel l’université de Michigan a été fondée ne sera atteint que lorsque les femmes seront admises au partage de ses droits et de ses privilèges. » — « Si les jeunes gens et les jeunes filles, ajoutait le président, partagent les mêmes études dans nos écoles publiques, nos écoles supérieure » et notre école