Oh ! ne mettez pas mon mari en scène, je vous en prie.
Pour un instant seulement, j’en aurai grand soin. Supposez donc que M. Valéry aille offrir une rose à Mme Davoy…
À ma femme ! C’est inadmissible.
Laissez-moi continuer. Inadmissible ! qu’en savez-vous ? Supposez que M. Valéry vienne offrir une rose à Mme Davoy, et lui dise avec un de ces sourires dont notre cher hôte a le secret : Sur ma prière, chère madame, accordez à cette rose la faveur de mourir dans vos cheveux.
Quelles folies vous dites-vous là !
C’est très sérieux. Il ne faut pas plaisanter avec les choses du cœur. Si M. Valéry faisait ce que je viens de dire, M. Davoy, j’en suis sûre, serait furieux, et il aurait bien raison.
Vous êtes méchante.
Moi méchante ! mais vous voyez bien que je plaisante. Tenez, venez vous asseoir ici, nous vous ferons une petite place, et nous causerons un peu gravement.
Très volontiers. (Il prend place entre ces deux dames.)
Vous seriez bien aimable, si vous vouliez me tenir un écheveau de soie.
Mais nous oublions que Mme Davoy a fait demander son mari ; il s’agit peut-être d’une chose importante.
Oh ! soyez sans inquiétude, j’irai dans un instant. Ma femme me fait souvent demander ainsi, je la connais.
Elle a peur de vous laisser seul ; elle craint peut-être que vous ne tombiez dans le bassin ?
Ce n’est pas précisément cela, mais pour mille petites choses elle est indécise et désire avoir mon avis.
Oh ! je comprends tout à fait cela. Je voudrais être ainsi avec mon mari.