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de l’ancienne une nouvelle serre communiquant avec elle, mais plus haute de 3 mètres. Elle n’est pas en verre et en fer comme celle de Kew, elle est en maçonnerie avec de larges fenêtres, l’habile jardinier en chef, M. Mac-Nab, ayant observé que les palmiers se plaisent mieux dans des édifices en pierre, où les changemens de température sont moins brusques et la lumière moins vive que dans une cage vitrée ; aussi quinze espèces de palmiers ont-elles fleuri successivement dans l’ancien et dans le nouveau Palm-house d’Edimbourg.

Les petites serres renferment deux plantes intéressantes pour le médecin ; l’une fournit l’assa-fœtida, l’autre la fève du Calabar, un des plus violens poisons du règne végétal, contenu dans la graine d’une plante analogue au vulgaire haricot. Dans le musée botanique, le professeur Balfour, directeur actuel du jardin, a établi un laboratoire où les étudians sont exercés aux observations microscopiques. On doit au même savant la création d’un petit musée, résultat de ses recherches approfondies sur les plantes citées dans les livres saints ; il a disposé sous des vitrines les échantillons desséchés ou des dessins fidèles en regard des passages bibliques où ces plantes sont indiquées. Quelques exemples expliqueront le but de l’auteur. Lorsque Jésus dit : « Apprenez comment les lis des champs croissent, » le lecteur ignore de quel lis il est question, M. Balfour s’est assuré que ce lis est le Lilium chalcedonicum. Quand le prophète Amos parle de l’amorite aussi fort qu’un chêne, c’est le chêne velani qu’il a en vue, La parabole du figuier ainsi que les nombreuses allusions à l’olivier s’appliquent bien aux arbres que nous connaissons sous ces noms ; mais l’hysope, en hébreu esobh, de la Bible n’est pas celui de nos jardins, c’est le câprier d’Égypte. En résumé, le jardin d’Edimbourg est digne de la capitale et de la première université de l’Ecosse. Son budget annuel est de 35,000 francs environ, somme suffisante dans une ville où le prix de la main-d’œuvre n’est pas très élevé, où la houille nécessaire pour le chauffage des serres se paie moins cher que dans aucun autre pays.

Le jardin des plantes de Dublin, situé à Glasnevin, près de la capitale, a été créé en 1790 par les membres de la Société royale de Dublin, et le but principal que les fondateurs se proposaient d’atteindre était de répandre le goût, et la connaissance de la botanique scientifique, bases de l’agriculture et de plusieurs branches du commerce et de l’industrie. Depuis cette époque, l’établissement a pris une grande extension, car le jardin couvre maintenant une surface de 14 hectares : il ne possède pas d’école botanique générale ; mais il a des écoles botaniques spéciales dont l’utilité ne saurait être niée. Une place considérable a été réservée aux plantes