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De ce grand roi mélancolique
Un moment connaîtra l’amour.

Elle apprendra ses pénitences,
Ses troubles d’esprit, ses douleurs,
Pour elle il cueillera des fleurs,
Pour elle il rimera des stances.

Elle, à force de l’approcher,
Sentimentale et secourable,
Par cette grandeur misérable
Enfin se laissera toucher.

Puis, quand cette âme affable et douce,
Pleine de candeur et de foi,
Se sera donnée à ce roi
Que tout chagrine et tout repousse,

Le cardinal sortant d’un mur,
Entre la dame et son monarque,
Avec les ciseaux de la parque,
Se dressera sinistre et dur.

Même faiblesse, pauvre sire,
Envers d’Hautefort, la beauté
Qu’il aime avec mysticité,
Et La Fayette, qu’il désire !

Même roman brisé soudain !
C’est pour la blonde et pour la brune,
A. choisir entre l’infortune,
La raillerie ou le dédain !

Hautefort, superbe et coquette,
Ironique et de parti prompt,
Prit la rupture sans affront ;
La victime fut La Fayette !


XI


Ses grands beaux yeux pensifs et doux,
Svelte, adorable, enchanteresse,
Avec la reine sa maîtresse,
La voilà causant à genoux.

Tout à l’heure, en chapeau de paille,
Et des fleurs plein son tablier,