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Avec les chansons éplorées
Des Françoise aux Alighieri !

Madame Henriette, Fontanges,
Les, cœurs saignans, les cœurs trahis,
Louise avec Athénaïs,
Les vampires avec les anges.

Il en est une cependant
Qui ne se mêle en aucun groupe,
Et quand les autres vont par troupe,
Seule, sous bois, va se perdant.

Qui l’a vue a l’âme frappée.
Dans Versailles, dans Trianon,
Tous les échos disent son nom :
C’est l’idylle et c’est l’épopée.

De ce palais, de ce jardin,
De ces grottes mythologiques,
C’est la fée aux philtres magiques,
L’Armide en frais vertugadin.

Dans ces bocages où le merle
Alterne avec le gai pinson,
On entend, comme une chanson,
Son éclat de rire qui perle ;

Elle emplit tout de son orgueil,
De sa vaillance, de les charmes,
La cascade a pleuré ses larmes
Sur l’immensité de son deuil ;

Ou s’irrite, on fuit, on l’adore ;
Fière en sa haine, en ses amours,
Elle est là partout, là toujours ;
On la quitte, on la veut encore ;

Attrait charmant et singulier,
Fascination, magnétisme !
Un écrin flamboie, et du prisme
Elle sort avec le collier !


I


Dans le bosquet plein de mystère,
Par une belle nuit d’août,