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LA
SCIENCE DES RELIGIONS
SA METHODE ET SES LIMITES

III.
L'UNITE DES RELIGIONS[1]

Toutes les études qui portent sur des matières religieuses tendent aujourd’hui de près ou de loin vers la solution d’un problème unique dont on ne se fait pas toujours une idée juste ni précise, mais qui n’en est pas moins en quelque sorte à l’extrémité de toutes les recherches. Les travaux de pure archéologie, comme ceux de M. Kuhn, de M. Preller, de M. de Rossi, fournissent des matériaux à l’édifice de la science aussi bien que les écrits d’un caractère plus théorique, tels que ceux de MM. de Bunsen, de MM. Ewald, Nicolas ou de Pressensé. L’esprit qui anime la plupart des œuvres de ce genre les rattache à des écoles, à des opinions ou même quelquefois à des sectes différentes ; mais à côté des doctrines plus ou moins exclusives ou limitées de beaucoup d’auteurs il se forme dans le public un ensemble d’idées exemptes de passion ou de préjugé, idées qui résument les découvertes des savans, prennent de leurs livres ce qu’il y a de vraiment durable. et constituent peu à peu cette unité qu’on appelle la science. C’est sur cet ensemble

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 décembre 1864.