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la navigation, l’hygiène et l’économie politique. Sans ce travail, celui des observateurs serait stérile, perdu pour le présent et pour l’avenir.

M. Glaisher, un des météorologistes les plus connus en Europe par ses ascensions aérostatiques, insiste sur l’importance des observations pluviométriques comparées. Il annonce que 250 pluviomètres fonctionnent maintenant en Angleterre, et qu’on saura dans l’avenir quelle est l’influence de l’altitude, du voisinage de la mer, des montagnes, des fleuves et des lacs sur les quantités d’eau qui tombent en chaque lieu et sur la distribution des pluies dans les diverses saisons. M. Meldrum, directeur de l’observatoire de l’île Maurice, exhibe un grand nombre de cartes et de diagrammes montrant la marche et le sens de rotation des ouragans de l’Océan-Indien produits par la rencontre de la mousson de nord-ouest avec l’alizé du sud-est. La règle suivie par les navires que surprennent ces cyclones est de piquer au sud-ouest. M. Meldrum montre qu’il est préférable de mettre le cap directement au sud, afin de sortir de l’aire des deux vents qui engendrent le mouvement tournant.

La question de la prévision du temps est encore à l’étude, ainsi que les meilleurs moyens de mettre les marins en garde contre des perturbations imminentes de l’atmosphère. L’amiral Fitz-Roy a établi dans les ports de l’Angleterre un service qui a pour but de multiplier les informations utiles. L’amirauté, le ministre du commerce et l’Association britannique s’efforcent à l’envi de le perfectionner. Chez un peuple navigateur, c’est un intérêt de premier ordre. Les avis des savans sont partagés, non sur le fond de la question, mais sur le meilleur mode d’exécution. Aussi une séance presque tout entière a-t-elle été consacrée à une discussion dans laquelle le colonel Sykes, M. Gassiot, M. John Don, M. Milne-Home, M. Ogilvy, l’amiral Belcher et le duc de Buccleugh ont successivement pris la parole.

Une réunion générale dans le Kinnaird Hall termina la session. Le secrétaire rendit compte de l’état de l’association et de la répartition d’une somme de 55,000 francs destinée à favoriser diverses recherches dans toutes les branches des sciences physiques et naturelles ; puis le duc de Buccleugh, sir John Ogilvy, membre du parlement pour la ville de Dundee, et l’un des vice-présidens de l’association, sir Roderick Murchison, les professeurs Rankine et Ramsay, prirent la parole pour remercier toutes les corporations, tous les officiers qui avaient contribué au succès de la session. La presse ne fut pas oubliée, et les orateurs rendirent pleine justice au zèle des rédacteurs du Dundee-Advertiser, qui chaque matin rendait compte des séances de la veille avec une telle exactitude