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tistique .et d’économie politique : sur ces sujets, je me déclare incompétent[1]. Des études personnelles me permettent du moins de rendre compte d’une manière succincte des principales communications qui ont eu pour but la météorologie pratique. L’Angleterre possède un établissement qui nous manque, c’est un observatoire météorologique central, un observatoire consacré spécialement à la météorologie et non un simple appendice d’un observatoire astronomique, dont le but et les travaux sont complètement différens. L’astronome étudie les mouvemens et la constitution physique des astres, le météorologiste ne s’occupe que de l’atmosphère terrestre et en surveille les perturbations. L’observatoire météorologique central de l’Angleterre est à Kew, près de Londres, à côté du magnifique jardin botanique que nous sommes également obligés d’envier à nos voisins. L’observatoire est sous la protection de l’Association britannique. Là les instrumens les plus perfectionnés fonctionnent sous la direction de M. Stewart. La plupart sont des appareils enregistreurs, c’est-à-dire disposés de telle façon qu’à chaque instant du jour et de la nuit la pression barométrique, la température, la force et la direction du vent, celle de l’aiguille aimantée, s’inscrivent d’elles-mêmes sur des papiers photographiques, et tracent la courbe continue des variations diurnes qu’elles subissent ; l’humidité de l’air, la quantité de pluie tombée, l’intensité de la lumière solaire, sont observées directement à l’aide d’instrumens spéciaux. L’observatoire central est en rapport avec tous ceux des îles britanniques ou des colonies. Des étalons construits avec le plus grand soin permettent de vérifier les instrumens de ces diverses stations et ceux qui sont confiés à des voyageurs. Grâce à ces précautions, les observations sont comparables. Ainsi, dans le courant de cette année, 89 baromètres et 608 thermomètres ont été comparés avec les étalons de Kew. Une autre mesure qu’on ne saurait trop louer, c’est que l’association a nommé des savans chargés de dépouiller ces longues colonnes de chiffres afin qu’ils ne s’accumulent pas inutilement dans les registres des observatoires sans aucun profit pour la science. C’est vainement en effet que les nombres s’ajoutent aux nombres, si l’on n’en fait pas sortir en les combinant les lois qu’ils contiennent et les applications qui en résultent pour l’agriculture,

  1. J’aurais été heureux de rendre compte des communications de MM. Williamson, Anderson, Odling, Maxwell-Simpson, Gladstone, Catton et Crookes en chimie, Brewster, William Thomson, Wheatstone en physique, Rankine, Stockes, Armstrong, Bateman, Fairnbairn, Thomas Stevenson et Oldham en mécanique, John Bowring, Grant-Duff et Leone-Levi en statistique ; mais, pour que lecteur y trouvât quelque profit, il faudrait entrer dans des détails que ne comporte pas l’analyse rapide de cette trente-septième réunion de l’Association britannique.