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courager les recherches scientifiques. Depuis 1852, le gouvernement anglais accorde chaque année à l’association une subvention de 25,000 francs. Le nombre total des membres s’élève maintenant à 2,444, dont 771 dames. Les cotisations annuelles s’élèvent à 65,325 francs, placés dans les fonds publics. Capital et intérêts ont profité à la science, car depuis sa fondation la société a, dans l’espace de trente-six ans, dépensé 750,000 francs pour l’avancement des connaissances humaines. L’appoint pour l’année 1868 est de 55,000 francs.

Ce bienfait n’est pas le seul. Indirectement, par son influence sur l’opinion publique dans un pays où celle-ci est toute-puissante, l’association oblige le gouvernement à favoriser activement toutes les entreprises scientifiques qui sont l’honneur du siècle ; c’est à elle qu’on doit la création d’observatoires magnétiques temporaires dans toutes les parties du globe, la fondation d’un observatoire météorologique central et permanent à Kew, près de Londres, les voyages de James Ross au pôle sud, ceux de Grant, de Speke, de Burton dans le centre de l’Afrique, et les expéditions des navires envoyés à la recherche de Francklin, qui ont si puissamment contribué aux progrès de la géographie et de la navigation dans les mers arctiques. Les discussions des sections de mécanique et d’économie politique ont amené des réformes dans la législation des brevets et des douanes. L’association a fait plus : elle a éveillé le goût des sciences, elle a transformé des hommes de loisir ennuyés en travailleurs heureux de leur activité. Accueillie sinon avec méfiance, du moins avec hésitation par le public, raillée d’abord par le Times, cet écho fidèle des préventions de la classe moyenne en Angleterre, l’Association britannique a constamment grandi ; elle subsiste par elle-même, acceptant, mais ne recherchant pas l’appui du gouvernement. Cet appui, elle le doit à son utilité reconnue et à ceux de ses membres qui occupent de grandes positions dans l’état.

Chaque année, l’association se réunit dans une ville différente, choisie en même temps que les présidens dans la session précédente. Norwich, dans le comté de Suffolk, est la ville désignée pour l’année prochaine. Le président sera le botaniste Dalton Hooker. Presque tous les grands centres de l’Angleterre, de l’Ecosse et de l’Irlande ont successivement été visités par l’association. La plupart ont sollicité cet honneur : la ville de Dundee se trouvait dans ce cas, et nous verrons qu’elle était digne d’être élue. Quelques-unes, villes savantes, comme Edimbourg, Dublin, Oxford, Cambridge, ou cités commerciales et industrielles, comme Manchester, Birmingham, Liverpool, ont eu plusieurs visites qui se renouvelle-