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LA
CHINE ET LE JAPON
A
L'EXPOSITION UNIVERSELLE


I

Le visiteur qui a parcouru l’étroite galerie de l’exposition où la Chine coudoie le Japon s’étonne du peu de variété des objets que lui a montrés l’exhibition chinoise, surtout s’il la compare à l’étalage japonais. Ce n’est pas dans ces conditions restreintes qu’il s’attendait à voir présentée la production d’un territoire qui occupe le tiers de l’Asie et l’industrie d’un peuple que, d’après un document officielles jésuites évaluaient, il y a un siècle, à plus de 300 millions d’âmes. Le désappointement redouble quand on voit la plupart des rares vitrines où les produits de la Chine sont encore à l’aise porter les noms de commissionnaires français. Si l’on finit par trouver un endroit où grâce aux efforts de nos consuls des négocians indigènes se sont décidés à exposer sans intermédiaire, on apprend en même temps que le gouvernement chinois n’a pris aucune part à ces envois, et n’a pas paru se soucier de révéler à l’Europe la civilisation ou l’industrie de ses nationaux[1]. D’où vient cette indifférence ? Il convient d’abord d’observer que certains pays enfermés par les

  1. On doit savoir gré à la commission, et notamment à M. le baron de Lesseps, d’avoir si habilement tiré parti des ressources restreintes dont on a pu disposer.