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porel de l’église ; mais ce qu’il y a de surprenant dans le choc de ces dissertations italiennes, c’est le résultat pratique et immédiat qu’on cherche dans les conclusions du débat. Au fait, d’ici à la fin de 1868, le royaume d’Italie, aura une succession de déficits s’élevant à 600 millions, et l’on croit que l’on battra monnaie assez amplement pour couvrir ces échéances avec un débat et un vote sur les biens ecclésiastiques ! L’illusion est grande. Que l’Italie sécularise le domaine ecclésiastique en donnant aux membres du clergé les compensations équitables ; auxquels ils ont droit, rien de mieux ; mais ils marchent et la conduisent à une déception, ceux qui croient à la possibilité d’une mobilisation immédiate des biens d’église, et qui comptent y trouver la somme réclamée pour fermer le déficit. e. forcade.



La Revue s’est empressée de publier dans son numéro du 1er juillet la lettre du prince Napoléon ; voici la lettre qu’à son tour nous envoie M. le comte d’Haussonville.

Monsieur, Je m’explique et je respecte le mouvement de piété filiale qui a dicté les observations de son altesse impériale le prince Napoléon insérées dans la dernière livraison de la Revue des Deux Mondes. Je suis aise de pouvoir rendre hommage aux opinions qu’il exprime sur la liberté de la presse ; ces opinions sont les miennes ; justes en elles-mêmes, elles deviennent véritablement méritoires chez les princes, surtout quand ils y conforment leurs actes dans la bonne fortune ; elles me semblent aussi, par comparaison peut-être et par je ne sais quel contraste, dignes d’être remarquées dans la bouche de celui qui occupe sur les marches du trône impérial une position si élevée.

À présent que j’ai rendu justice aux sentimens de son altesse impériale, vous trouverez simple, monsieur le directeur, qu’avec ce même esprit d’indépendance que le prince veut bien me reconnaître, sans m’écarter des égards qui lui sont dus et des règles ordinaires d’une polémique courtoise, je désire discuter non toutes les assertions contenues dans la lettre qui vous a été adressée, mais seulement celles qui me concernent personnellement, et semblent prendre la forme d’un reproche d’inexactitude, et de malveillance préméditée envers la famille impériale. J’espère démontrer que ces assertions sont dénuées de fondement.

Il m’arrive ici ce qui est arrivé à l’historien du consulat et de l’empire,