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composent d’une chaudière d’où partent d’innombrables petits tuyaux ; par les uns, l’eau s’en va bouillante, et par les autres elle revient refroidie, ayant abandonné sa chaleur en route dans les pièces qu’elle a traversées. On comparerait volontiers ce système à la circulation du sang dans le corps humain : la chaudière est le cœur, les tuyaux de départ jouent le rôle des artères, et ceux de retour fonctionnent comme les veines. Enfin les appareils à circulation de vapeur, qui constituent un troisième type, ont même disposition que les précédens, à cela près que c’est de la vapeur et non de l’eau qui circule à l’intérieur. Quant à la ventilation, on a fini par reconnaître que les moyens d’y pourvoir doivent être indépendans des appareils qui produisent le chauffage. Dans les maisons de capacité moyenne, où l’on est logé à l’aise, l’ouverture des portes et des fenêtres en été, un système rationnel de chauffage en hiver, suffisent à ventiler d’une façon efficace. Il n’en est pas de même dans les grands établissemens publics, où chaque assistant ne dispose que d’une place étroite ; c’est alors qu’on fait usage d’appareils spéciaux. Parfois le renouvellement de l’air est produit par aspiration, au moyen d’une haute cheminée au bas de laquelle un foyer est allumé ; c’est ce qui existe dans les mines de temps immémorial. Parfois on procède par insufflation, c’est-à-dire au moyen d’une machine soufflante qui refoule l’air dans les pièces qu’il s’agit d’aérer. On peut assimiler la ventilation du premier système à l’effet qu’une pompe aspirante produit dans un réservoir d’eau, et celle du second à l’effet d’une pompe foulante. Dans l’un et l’autre cas, la manœuvre n’est efficace qu’autant que rien ne gêne les mouvemens du fluide et qu’en particulier les orifices d’entrée et de sortie ont un diamètre suffisant.

La préférence accordée tour à tour à chacun de ces systèmes tient le plus souvent à des circonstances locales, parfois à l’incertitude où sont les constructeurs sur la véritable valeur de chacun d’eux. En réalité, chaque appareil réunit certains avantages et certains défauts qui lui sont propres. Les calorifères à air chaud coûtent moins cher en frais d’établissement et d’entretien ; ils sont également d’une construction moins compliquée. Il en résulte qu’ils sont préférables, s’il s’agit de chauffer et de ventiler un édifice de capacité médiocre ; mais on reproche à ces appareils de fournir de l’air à une température trop élevée, à 60°, 80° et même quelquefois à 100°, ce qui rend le voisinage des bouches de chaleur intolérable. Cet excès de température dans le courant d’air qui arrive n’est pas seulement gênant, il est aussi insalubre. Il paraît certain en effet que l’air fortement échauffé au contact de surfaces métalliques acquiert des propriétés toxiques. Tout le monde sait quelle différence il y a entre le chauffage par des poêles en faïence et le