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la température qu’elles exigent, en espèces de serre chaude, de serre tempérée et de plein air. C’est un point de vue tout pratique et parfaitement justifié par le but du livre. On y trouve la description exacte et concise d’un choix très complet des espèces les plus remarquables, représentées en outre sur soixante-quinze planches en chromo-lithographie. Ces planches sont d’une grande finesse d’exécution; en les examinant, nous ne pouvons cependant nous empêcher de regretter que le procédé d’impression naturelle par moulage dans le plomb, qui est adopté par l’imprimerie impériale de Vienne, soit encore si peu répandu. Ce procédé, inventé par M. d’Auer, donne des résultats vraiment merveilleux, et serait particulièrement approprié à la reproduction des frondes de fougères. La partie descriptive du livre est précédée d’une sorte d’introduction générale dans laquelle M. André, jardinier principal de la ville de Paris, s’étend sur les fougères considérées au double point de vue ornemental et horticole: M. Roze explique ensuite le mode de multiplication de ces végétaux, et M. Rivière, jardinier en chef du Luxembourg, expose en détail tout ce qui regarde la culture des différentes espèces dont se compose cette tribu des acotylédonées; il donne aux amateurs tous les conseils nécessaires pour l’aménagement des fougeraies dans les parcs, les jardins et les serres. De nombreuses gravures sur bois sont intercalées dans le texte de cette introduction. Les fougères font pendant à la publication du même éditeur consacrée aux plantes à feuillage coloré; l’une et l’autre peuvent être recommandées aux personnes de goût qui, à la campagne, s’occupent du jardinage d’ornement; c’est moins utile, mais plus agréable que de planter des choux.

M. L. Simonin, sous le titre de la Vie souterraine, vient de réunir en un beau volume illustré tout ce qu’il y a d’intéressant dans l’exploitation des mines et dans la vie du mineur. L’auteur a vu lui-même ce dont il parle; ses voyages l’ont familiarisé avec les choses extraordinaires qui se passent dans les entrailles de la terre, avec la vie pleine de labeur et d’abnégation de ces hommes qui ont renoncé aux clartés du jour pour lutter dans les ténèbres avec les esprits de l’abîme. M. Simonin nous introduit successivement dans les mines de charbon, les mines de métaux et les mines de pierres précieuses. Après avoir esquissé d’une manière rapide l’histoire des découvertes qui se rapportent à cette branche de l’industrie humaine, il décrit minutieusement les bassins houillers, les gîtes métallifères et les placers de diamans qui existent dans les différentes parties du monde; il nous fait assister aux travaux d’exploitation, nous explique les outils et les constructions en usage dans les mines, raconte la vie et les mœurs des ouvriers, et termine par des considérations intéressantes sur l’avenir de leur industrie. La partie historique est le côté faible de l’ouvrage; l’auteur se contente de quelques indications bien vagues relatives aux connaissances des anciens en métallurgie, sur lesquelles il aurait pu trouver des {{Tiret|rensei-