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La
culture du coton
en Égypte et aux Indes

Le travail libre aux États-Unis

I. Reports of the commissioner of agriculture for the year 1864, Washington, government printing office, 1865. — II. Tableaux officiels des douanes anglaises, etc.

Au début de la rébellion américaine, on était loin en France et en Angleterre de se faire une idée juste du contre-coup que notre industrie et notre commerce allaient éprouver. On voyait sans être trop ému se tarir la source d’où l’Europe et pour ainsi dire l’univers entier tiraient le coton. Nous nous en procurerons ailleurs, disait-on. Les économistes de cabinet faisaient à cet égard un calcul bien simple : quatre millions de noirs travaillant mal, quelques centaines de mille de petits blancs pauvres et mal outillés, produisent 4 millions 1/2 de balles de coton sur une superficie moyenne de 5,500,000 acres, ce qui fait un peu moins d’un homme par acre ; comment ne trouverait-on pas dans tout l’univers de quoi combler la lacune qui va résulter de l’interruption du travail aux États-Unis ? La presse anglaise particulièrement développait ce thème avec complaisance. À l’entendre, les Indes, le Brésil, l’Afrique, la Turquie, la Chine, l’Australie, stimulés par l’appât de prix exceptionnels et aidés par l’or britannique, allaient pouvoir