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Les
voies romaines
en Italie et en Gaule

I. Cartes des voies romaines, de M. Pietro Rosa. — II. Recherches de M. Matty de Latour sur les voies romaines en France. — III. Travaux des épigraphistes Borghesi, Mommsen, etc.


Les relations de plus en plus fréquentes qui se sont établies entre les peuples ont contribué pour une part considérable aux progrès de la civilisation. Il s’est opéré un échange continu d’idées, d’institutions, d’œuvres d’art, de produits de l’industrie, qui a été la source de perfectionnemens et de transformations de tous les genres. Cette vérité que les temps modernes ont surtout rendue sensible, l’étude des temps anciens la manifeste également. Les nations qui s’élevèrent dans l’antiquité au plus haut degré de puissance matérielle et morale sont précisément celles que leur situation ou les événemens avaient mises en contact avec le plus de contrées étrangères. Tel a été le cas pour les villes maritimes du bassin de la Méditerranée, pour les capitales des grands empires de l’Asie. Partout l’établissement et l’extension des routes ont joué un rôle capital dans l’histoire des progrès de l’humanité. L’âge de barbarie est pour ainsi dire indiqué par l’absence de viabilité régulière. Dès qu’on commence à ouvrir de grands chemins, les sociétés, les gouvernemens bien constitués apparaissent.

Il a fallu, pour arriver à une bonne viabilité, un temps presque