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Jusqu’à ce jour, depuis le rétablissement de l’empire, tous les budgets en prévision ont été en augmentation les uns sur les autres, ; sans parler des charges supplémentaires que sont venus y ajouter les budgets rectificatifs, — si bien qu’après être partis d’un budget réglé à 1,491 millions en 1852, nous sommes arrivés à un budget probable de 2 milliards 200 millions pour 1866. En voici un qui, pour la première fois depuis plusieurs années, n’est pas en augmentation sur les précédens et qui même est en diminution, après avoir fait très large la part des travaux extraordinaires. Afin de rendre la comparaison plus exacte entre le budget de 1867 et le précédent, nous allons rétablir au budget de 1867 les dépenses que des dispositions nouvelles proposent d’en retrancher, et nous allons les résumer d’ensemble sans tenir compte des budgets séparés. Voici les chiffres des deux budgets :

Budget de 1866 adopté par la commission du corps législatif (chiffres ronds).


Dépenses ordinaires 1,700,000,000 fr.
Dépenses départementales et communales 236,000,000
Budget extraordinaire 150,000,000
Total 2,086,000,000 fr.

Projet de budget pour 1867.


Dépenses ordinaires 1,524,000,000 fr.
Dépenses départementales et communales 245,000,000
Budget extraordinaire 133,000,000
Dotation de l’amortissement supprimée par le budget de 1867. 122,000,000
Dépenses mises a la charge de la nouvelle caisse d’amortissement et qui, au budget de 1866, figuraient tant au budget ordinaire qu’au budget extraordinaire 43,000,000
Total 2,067,000,000 fr.

Ainsi, en prévision, la diminution de dépenses pour 1867 sur 1866 serait d’environ 19 millions[1]. C’est assurément peu de chose sur un budget qui dépasse 2 milliards, et les contribuables n’en sentiront pas beaucoup le bénéfice ; mais c’est au moins un temps d’arrêt dans la progression des dépenses, et à ce titre il faut s’en, féliciter comme d’un succès.

Il y a cinq ans, après avoir signalé cette progression des dépenses, qui n’a fait que continuer depuis[2], nous en appelions aux économies et nous disions en désespoir de cause, à propos d’une situation déjà très tendue : « Veut-on la détendre, on n’a, si

  1. La diminution portant sur les dépenses afférentes à l’état est plus considérable ; mais elle se trouve atténuée de quelques millions par l’augmentation des dépenses départementales et communales.
  2. Voir la Revue du 1er janvier 1861.