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1822 15fr.49 cent.
1826 15 fr.85
1833 15 fr.62
1834 15 fr.25
1849 15 fr.37
1850 14 fr.32
1851 14 fr.48

Ainsi, sous le régime de l’échelle mobile, on a vu le blé monter plus haut et descendre plus bas que sous le régime de la loi de 1861. L’effet attendu s’est donc produit, les extrêmes se sont rapprochés. On est parfaitement en droit de conclure de ces chiffres que, si l’échelle mobile avait duré, les prix auraient été plus hauts en 1861 et plus bas en 1865.

Quant à la quantité des importations et des exportations, les prévisions des défenseurs de la liberté commerciale ont été dépassées sur un point et justifiées sur tous les autres. On avait pensé, d’après l’expérience de 1856, que les importations en temps de disette ne dépasseraient pas 9 millions d’hectolitres ; elles ont atteint 14 millions d’hectolitres en 1861. C’est là sans doute une différence sensible, mais il faut remarquer d’une part qu’elle est loin de justifier les appréhensions de nos adversaires, qui annonçaient une invasion bien autrement formidable, et de l’autre que cette introduction a été supérieure aux besoins, puisque le commerce de Marseille y a perdu des sommes considérables. On a procédé à la française, on a cru que les importations pouvaient être faites à tort et à travers, et on a été surpris par la baisse. Cette leçon permet de croire que le commerce sera plus circonspect à l’avenir. Dans tous les cas, l’échelle mobile n’aurait pas empêché cette large introduction, puisqu’elle aurait levé tous les droits d’entrée ; le petit droit de 50 centimes n’aurait même pas existé.

Toutes les autres prévisions se sont vérifiées. Il y aura toujours, avions-nous dit, même dans les temps d’abondance » une petite importation par Marseille, pour parer au déficit de la production des grains dans la vallée du Rhône ; d’après l’expérience de 1858 et 1859, nous avions pensé que cette importation n’excéderait pas 2 millions de quintaux métriques. C’est en effet ce qui est arrivé, l’importation de 1865 n’a été que de 2 millions de quintaux. En même temps, nous avions constaté qu’en 1858 l’exportation avait été de 5 millions de quintaux métriques de tous grains et en 1859 de 8 millions de quintaux ; nous en avions conclu que les mêmes faits se reproduiraient dans les mêmes circonstances. En effet, l’exportation de 1864 s’est élevée à 5 millions de quintaux métriques, et celle de 1865 sera de 8 millions de quintaux. « Il est en outre à