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de sa chaudière, qui était en aluminium, s’avaria, et il fallût le remplacer par un serpentin de cuivre. Au mois d’août de la même année, la petite machine fut de nouveau, expérimentée ; elle pesait 2k,08, et l’on y mettait un peu d’eau et de charbon, de façon à atteindre 3 kilogrammes. On la munit de ses ailes, et l’on essaya d’appliquer à ce système la méthode des allégemens ; mais, soit par la faute de ceux qui conduisaient les essais, soit par le défaut de la machine elle-même, on ne put tirer aucun enseignement de cette tentative. Le moteur fut bientôt mis hors de service et jeté au rebut ; le fonctionnement capricieux et éphémère de ce petit bijou mécanique n’avait pas permis d’apprécier la force qu’il pouvait développer sous son poids de 2 ou 3 kilogrammes. Pendant l’année 1863, une autre petite machine à vapeur fut construite chez un nouveau mécanicien, M. Joseph. Le manque de volant avait surtout empêché le premier moteur de fonctionner ; on donna à celui-ci deux cylindres, afin qu’il pût sans volant vaincre les points morts. Il était en aluminium, et ne pesait que 2 kilogrammes ; sa chaudière était un serpentin extrêmement mince ; ses pistons n’avaient que 15 millimètres de diamètre et 4 centimètres de parcours. Ce petit chef-d’œuvre eut à peu près le sort de son devancier ; il fut relégué dans une vitrine avant qu’on en eût tiré quelque donnée utile. Ces deux modèles, les deux premiers, à vrai dire, que l’on ait établis en se préoccupant uniquement de la légèreté du moteur, ont eu ainsi une assez triste destinée. Il était regrettable qu’on leur eût donné des dimensions assez restreintes. pour qu’ils pussent difficilement se prêter à des essais instructifs. La frêle structure de ces appareils n’a pas même permis d’apprécier s’ils étaient près ou loin d’atteindre la force d’un douzième de cheval par kilogramme. Dans leur courte existence, ils n’ont rien pu nous dire sur cette question fondamentale.

Les expérimentateurs n’avaient, guère eu sans doute à s’applaudir beaucoup de ces débuts, car M. d’Amécourt, infatigable dans ses travaux, se décida bientôt à essayer un nouveau moteur à vapeur, très différent des premiers par la forme, La disposition des machines usuelles qui avait été suivie dans les modèles de 1863 lui parut défectueuse. les tiges des pistons tirent obliquement sur leurs bielles et perdent beaucoup de force à convertir un mouvement rectiligne en mouvement circulaire ; M.d’Amécourt estimait que, pour faire tourner des hélices, on avait tout intérêt à faire directement travailler la vapeur en cercle et à employer une machine du genre de celles qu’on appelle rotatives. Un modèle de cette espèce fut donc construit en 1864. Qu’on se figure une boîte cylindrique et plate, une sorte de poulie creuse. Elle est traversée par un axe auquel est attaché un