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LA
VILLE DE LYON
SES FINANCES ET SES TRAVAUX PUBLIQUES

C’est à juste titre que Lyon est appelée la seconde capitale de la France : la nature l’a destinée à ce haut rang, que l’histoire à son tour lui a reconnu. Importante bien avant Paris par sa situation géographique, centre de la domination romaine, foyer du christianisme dans les Gaules, la cité lyonnaise ne perdit sa prépondérance politique que pour conserver le prestige, conquis de bonne heure, de la richesse et de l’industrie. Aujourd’hui encore c’est l’entrepôt de la Suisse et de nos provinces de l’est, la principale étape sur la grande route du nord et du midi non-seulement de la France, mais de l’Europe occidentale. L’étroite vallée du Rhône creuse entre les Cévennes et les Alpes un sillon large de vingt-cinq lieues, long de cent vingt, qu’on peut dire la voie naturelle et forcée par où s’écoulent vers la Méditerranée les produits commerciaux de l’est de la France. Le Rhône et la Saône, avant la création des lignes de fer, assuraient sur ce point de notre territoire des facilités naturelles de transport qu’on ne retrouvait sur aucun autre ; à présent même, et malgré la redoutable rivalité des routes ferrées, la Saône apporte à Lyon 400,000 tonnes de marchandises par an, et le Rhône 250,000. Dès la sortie de la ville, alors que les besoins de l’échange viennent d’y puiser une plus abondante matière, les deux fleuves se réunissent en une masse torrentueuse comme pour se précipiter avec plus de vitesse vers la Méditerranée. Le Rhône, dans cette partie inférieure de son cours, emporte encore 260,000 tonnes de marchandises et en amène 81,000. Quand la batellerie fournissait seule les moyens de transport, 89 bateaux à vapeur, mu-