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L’ÉGLISE ROMAINE
ET
LE PREMIER EMPIRE
— 1800 — 1814 —

II.

LE CONCORDAT.


I. Mémoires du cardinal Consalvi. — II. Papiers inédits.


I

Au conclave de Venise, Consalvi avait joué un rôle volontairement effacé[1], pas aussi effacé cependant qu’il nous le donne à entendre dans ses mémoires. Par modestie ou par convenance, le secrétaire du sacré-collège n’a pas jugé à propos de tout dire. Les cardinaux italiens, bons juges en ces matières, ont toujours pensé qu’à l’ombre des portiques de Saint-George, pendant les ennuyeux loisirs du conclave, une pieuse et discrète liaison, telles que les cloîtres en voient parfois éclore, s’était formée entre Chiaramonti et son futur secrétaire d’état. Suivant eux, Consalvi, sans le consulter, presque sans le prévenir, comme plus tard aussi sans s’en vanter, aurait fait une douce violence à son ami en préparant malgré lui, et pour ainsi dire à son insu, son exaltation au siège de Saint-Pierre. Toujours est-il qu’à partir de ce moment, sans qu’aucun nuage

  1. Voyez la Revue du 1er avril.