Page:Revue des Deux Mondes - 1865 - tome 56.djvu/743

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ordre éventuel de succession : elles reconnurent le prince Christian de Glücksbourg comme l’héritier futur, unique et légitime de tous les états de Danemark, et s’appliquèrent à mettre ses droits à l’abri de toute contestation ultérieure. À cet effet, l’empereur Nicolas déclarait, dans un protocole daté de Varsovie, 5 juin 1851, céder au prince de Glücksbourg et à ses descendans les titres que la branche aînée des Holstein-Gottorp pourrait faire valoir sur une partie quelconque des états de Frédéric VII. Une cession analogue fut également obtenue des autres branches agnatiques ou cognatiques (la vieille landgrave de Hesse, le prince Frédéric de Hesse, la princesse Marie d’Anhalt, etc.), et il n’est pas jusqu’au sujet félon, le duc d’Augustenbourg, dont la diplomatie n’ait alors songé à s’assurer le concours pour l’œuvre durable qu’elle croyait ainsi fonder. Prétendant désabusé et seigneur besoigneux, le duc Christian-Auguste, qui vivait alors dans l’exil à Francfort, voulut bien signer en 1852, et contre une forte somme que lui paya la cour de Copenhague, un acte solennel de renonciation : il s’engageait « pour lui et sa famille, sur l’honneur et la foi de prince, à respecter toutes les mesures prises ou encore à prendre par sa majesté le roi de Danemark concernant la succession. » Et par cette ironie du sort qui semble décidément devoir marquer la question du Slesvig-Holstein jusque dans les moindres détails, c’est M. de Bismark-Schoenhausen, alors plénipotentiaire de la Prusse près la diète fédérale, qui ménagea toute cette délicate transaction avec le chef des Augustenbourg et y attacha son nom ! Enfin, et pour donner à ces divers arrangemens « un gage additionnel de stabilité par un acte européen, » les puissances signataires du protocole du 4 juillet 1850,