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LES
CORSAIRES CONFÉDÉRÉS
ET LE DROIT DES GENS

I. Letters on some points of international Law, by Historicus, Londres 1863.— II. Additional Letters, by Historicus, Londres 1833. — III. Neutral Relations of England and the United-States, by Charles G, Loring, Boston 1863. — IV. England’s Neutrality in the American contest, by Prof. Cairnes, London 1864. — V. Documens diplomatiques. — VI. Débats de l’affaire de l’Alexandra.

De tout temps, les petits états maritimes ont cherché dans la course un moyen de se défendre contre des rivaux trop puissans ; de tout temps aussi, l’armement et les déprédations des corsaires ont soulevé des problèmes de droit international que chaque pays a tenté de résoudre au gré de ses intérêts particuliers. Parmi les effets les moins prévus de la guerre civile qui depuis trois ans agite et désole les États-Unis, l’histoire signalera un jour le réveil subit de ces redoutables questions de droit maritime qui, pendant le siècle dernier et au commencement du siècle présent, ont contribué à entretenir des luttes si acharnées. Ces questions sont restées les mêmes, bien que la guerre des corsaires ait pris des caractères tout nouveaux. La vapeur prête aujourd’hui une sécurité inouïe aux successeurs obscurs des hardis marins qui donnèrent autrefois à la course un prestige presque romanesque ; elle diminue les chances glorieuses des combats, et multiplie au centuple celles de la capture. Les clauses protectrices du droit des gens rendent tout conflit impossible dans les ports et les zones territoriales entre les vaisseaux de guerre ordinaires et les navires de la marine irrégulière, et sur les hautes mers comment chercher, comment atteindre toujours des ennemis doués d’une aussi prodigieuse vitesse que les Alabama ? Enfin les puissances maritimes en lutte contre des forces supérieures