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un carnet, sont vérifiées par des procédés très simples, puis reportées sur le canevas que l’on a préparé. Le dessin en est fait à l’encre lithographique. On inscrit en même temps, avec des timbres préparés à l’avance, les indications qui se représentent le plus fréquemment, et tout ce travail est si simple qu’il peut être fait par de jeunes enfans. Il ne reste au dessinateur qu’à introduire les détails spéciaux qui réclament une main exercée. Ensuite la feuille est décalquée sur une plaque de 4nc, ce métal ayant sur les pierres lithographiques l’avantage du bon marché et de la légèreté. On en tire autant d’épreuves qu’il est nécessaire. Voilà donc le plan cadastral établi, lithographie et mis à la disposition de tous les propriétaires intéressés qui veulent l’acheter, ce qui est déjà une amélioration notable. Les feuilles du cadastre français n’ayant pas été reproduites par l’impression, on ne peut s’en procurer une copie qu’avec des frais assez considérables.

Pour passer du plan cadastral, qui est à l’échelle de 25 pouces par mille, à la carte topographique à l’échelle de 6 pouces, l’ordnance survey emploie les procédés de la photozincographie, application nouvelle de la photographie. Comme il eût été impossible de construire un objectif d’assez grand diamètre pour donner, sans déformation appréciable, l’image d’une grande planche, la feuille est divisée en petits rectangles qui viennent passer tour à tour, par une disposition ingénieuse, devant l’appareil photographique. L’image négative réduite que l’on obtient sur le collodion est reportée sur une plaque en zinc, puis sur une planche de cuivre, que le graveur burine à la manière habituelle. On a pensé que l’impression sur zinc donnerait des résultats imparfaits pour ces feuilles déjà surchargées de détails délicats, et que la touche moelleuse et fine des planches en cuivre pouvait seule produire des lignes nettement accentuées. Du reste, certains perfectionnemens accélèrent et simplifient le travail de la gravure. Ainsi les semis de points qui représentent les sables, les signes conventionnels qui indiquent les arbres, les rochers, sont exécutés avec une machine à style d’acier que peut manœuvrer un enfant, au lieu d’être fouillés par le graveur lui-même. Ces procédés expéditifs diminuent assurément le prix de revient du travail; mais il est à croire que la perfection y perd. On a remarqué en effet que les artistes qui s’adonnent spécialement à la gravure topographique acquièrent un sentiment instinctif des formes du terrain en vertu duquel ils rectifient bien des erreurs qui avaient échappé au géographe. La carte de 6 pouces par mille est à son tour réduite par la photographie pour donner l’échelle d’un pouce, après qu’on a eu soin d’y figurer les hachures qui simulent les ondulations du sol.

Un perfectionnement nouveau, non moins ingénieux et plus utile