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tre annexé à la pompe indique une pression constante, s’il ne survient aucune déperdition ; dans le cas contraire, la colonne manométrique baissant dès que le mouvement de la pompe cesse, on continue de faire agir celle-ci pendant qu’un ouvrier appareilleur, suivant avec attention le parcours des tubes, reconnaît sans peine le petit sifflement que fait entendre l’air comprimé en s’échappant par les fissures. L’ouvrier répare celles-ci successivement, et l’on constate enfin que toutes les soudures utiles sont terminées lorsque le manomètre indique que la pression se maintient invariable dans les tubes.

On doit à M. Perrin un appareil plus simple encore et donnant des indications exactes ; il se compose d’une sphère creuse en cuivre que l’on adapte à volonté sur l’ajustage à vis du tube de distribution : on échauffe quelques instans avec une petite lampe cette sphère, l’air qu’elle contient se dilate, et la pression ainsi transmise dans les tubes distributeurs manifeste son action sur le manomètre annexe et se maintient, s’il n’y a pas de fuites. En laissant alors refroidir la sphère, la colonne manométrique s’abaisse au-dessous de la pression extérieure, et confirme ainsi la première indication : ces mouvemens alternatifs en effet n’auraient pas lieu, si la moindre issue existait sur quelque point du parcours des tubes.

En général on est tout d’abord averti des fuites de gaz par l’odeur qui se répand dans les locaux habités, quoique tous les robinets correspondans aux becs soient fermés : à ce point de vue, on peut dire que l’odeur désagréable du gaz d’éclairage a bien son utilité ; ce serait à tort néanmoins que l’on craindrait de la voir disparaître par suite d’une épuration plus parfaite éliminant en totalité l’hydrogène sulfuré et les produits ammoniacaux, car il reste toujours dans le gaz des hydrocarbures ou huiles volatiles dont l’odeur forte suffit pour dévoiler les fuites. En tout cas, ces vapeurs, composées de carbone, d’hydrogène et de traces de soufre, lorsqu’elles arrivent aux becs allumés, se brûlent complètement, et se trouvent transformées en acide carbonique, acide sulfureux et vapeur d’eau, trois produits gazéiformes exempts de toute odeur infecte. Si même il restait dans le gaz des traces d’hydrogène sulfuré, l’odeur nauséabonde disparaîtrait dans la combustion, et la flamme ne laisserait échapper qu’une trace de vapeur d’eau inodore et de gaz acide sulfureux doué d’une odeur piquante rappelant celle qui s’exhale d’une allumette soufrée au moment de la combustion.

On a exposé plus haut sur quels principes se fonde la production économique de la lumière. Depuis longtemps, j’avais reconnu par des expériences comparatives et signalé les conditions qui permettent d’accroître le volume de la flamme du gaz et sa puissance lumineuse en élargissant les sections de passage et diminuant la vitesse