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En cette occurrence, il ne faut pas cependant désespérer encore du succès de la colonisation de Madagascar par la compagnie, qui n’attend sans doute que le moment favorable de reprendre ses opérations. Le pays n’est pas aussi barbare qu’on pourrait se l’imaginer. Les classes élevées ne sont pas sans quelque instruction; plusieurs des nobles hovas savent parler l’anglais, un peu le français et écrivent couramment leur langue. Quelques-uns ont voyagé et sont venus jusqu’en Europe, où les ont même accueillis dans le temps et le roi Louis-Philippe et la reine Victoria. Des rudimens de littérature parlée sinon écrite, des rudimens d’industrie existent çà et là dans la grande île. Le tissage et la teinture des étoffes y sont très développés, et les indigènes savent préparer et travailler la soie. Le pays renferme en richesses agricoles et minérales tout ce qui peut attirer les pionniers entreprenans. Ces dernières surtout, qui séduisent de préférence les esprits ardens, sont partout répandues. La houille, le fer, le cuivre, le plomb, si nécessaires aujourd’hui à la marine, à l’industrie, sont depuis longtemps signalés et en partie exploités par les Malgaches. Non-seulement ils savent travailler le beau minerai aciéreux de leur île par des méthodes primitives que l’on retrouve encore en Europe dans les montagnes de la Corse et de la Catalogne; mais ils fondent aussi les minerais de plomb et de