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LA
SOCIETE FRANCAISE
AU XVIIIE SIECLE

II.
LE GOUVERNEMENT DE LOUIS XV ET LA MAISON DE HANOVRE.

I. Journal et mémoires du marquis d’Argenson, de l’avocat Barbier, du duc de Luynes. — II. Critical and historical Essays, by Thomas Babington Macaulay. — III. History of England, etc., by lord Mabon.

Les partisans de l’esclavage aux États-Unis ont développé successivement sur la nature de l’institution dont ils ont entrepris la défense deux thèmes opposés. Ils ont commencé par dire modestement que l’esclavage était un mal, mais un mal nécessaire, légué par le passé au présent, et avec lequel le présent devait se résigner à vivre. L’idée servit longtemps ; lorsqu’elle fut usée, les publicistes et les orateurs du sud ne trouvèrent rien de mieux à lui substituer que son contraire. L’esclavage ne fut plus un mal, ce fut un bien, une institution essentiellement humaine et libérale, condition indispensable au maintien de la démocratie parmi les blancs et au progrès de la civilisation parmi les nègres. Les partisans du pouvoir arbitraire en France ont suivi l’ordre inverse : ils ont hardiment commencé par soutenir que le pouvoir arbitraire était un bien. La