Cara Barini, vous pouvez donc reprendre avec moi vos anciennes habitudes. Vous avez enfin terminé votre volumineuse correspondance ?
Oh ! elle n’est pas volouminouse ; ma c’est que je n’écris pas vite.
Vous deviez avoir pourtant beaucoup à répondre autrefois. Que de lettres d’amour vous avez dû recevoir !
Ah ! si. Et des vers ! et des sonnets ! de quoi remplir une bibliothèque ! Ma zé né les lisais pas, perqué quand j’étais joune, zé né comprenais pas ceux qui perdaient leur temps à faire la cour sur le papier.
Ah ! comte, que ce petit garçon est adorable !
Figurez-vous, Henri, que cette chère Pompéa a pris entre ses bras notre George, qui lui souriait, l’a couvert de caresses, et que de grosses larmes coulaient le long de ses joues. Quand j’ai vu cela, je n’ai pu résister au désir de l’embrasser.
Et vous avez bien fait, chère Isabelle ; ces amitiés nées d’un élan spontané sont les meilleures.
Qu’en dites-vous, madame ; si l’on nous faisait un po dé mousique ? Si le counte nous faisait entendre cette voix que nous en sommes privés dépouis si longtemps.
Il n’y a qu’un inconvénient à cela : vous oubliez que je ne sais ni chanter, ni déchiffrer, encore moins m’accompagner.
Ma tou té moques dé nous ! toi, que savais tes notes avant de savoir lire ! toi, le roi des ténors !… Oh ! tou as beau me faire des signaux, (A pompéa.) Dis donc, Pompéa… (Sur un signe de Pompéa, elle comprend qu’elle a trop parlé.) Après cela ! à mon âge ! Peut-être que tout cela se confond dans ma vieille tête.
Vous êtes tellement dans l’erreur, qu’au lieu d’un ténor je n’ai à vous offrir qu’un modeste baryton.
Barytoun ! barytoun ! comme Garcia était barytoun.
Vous disiez quelque chose, madame.