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4° enfin les perceptions purement fiscales dont le produit net est employé aux besoins généraux de la ville.

Le premier budget se composait donc ainsi :


Centimes communaux ordinaires, c’est-à-dire part réservée à la ville dans les contributions directes 889,221 fr. 81 c.
Octroi 11,560,529 fr. 10 c.
Grande et petite voirie 627 fr. 74 c.
Établissemens hydrauliques 385
Location des places et abris dans les halles et marchés 1,119 fr. 95 c.
Loyer des propriétés communales 63,308 fr. 65 c.
Créances diverses 7,354 fr. 92 c.
Revente de terrains....... 172 fr. 50 c.
Recettes diverses..... 8,000
12,530,719 fr. 07 c

L’octroi, les centimes communaux, le loyer des propriétés municipales, forment dans ce budget presque la totalité des recettes. Les autres articles figurent seulement comme application du principe que les services rendus doivent être payés par ceux qui les reçoivent : aussi les revenus nouveaux qui successivement grossirent le budget municipal provinrent-ils pour la plupart des établissemens commencés ou achevés sous l’administration de M. Frochot dans l’intérêt des habitans de Paris. La ville manquait en 1800 de marchés, de halles, d’abattoirs, d’entrepôts, etc. Tous ces établissemens coûtèrent beaucoup plus qu’ils n’ont rapporté; mais la population y trouva de grands avantages, et par suite les ressources du budget s’en accrurent[1]. Aussi, de 12 millions 1/2 en 1800, les recettes s’élèvent à 18 millions en 1804, et l’année suivante à 22 millions. On les voit monter à 27 millions en 1810, et atteindre en 1811 au plus haut chiffre de la période impériale, soit 34 millions. En 1812, elles redescendent à 31 millions, pour tomber à 23 en 1813. Le budget des dépenses suit une marche analogue, et se maintient toujours un peu au-dessous des recettes; chaque année laisse donc une situation dégagée d’embarras, et dont l’économie ne put être dérangée que par les conséquences funestes d’une double invasion. En. regard du budget des recettes de l’an ix, il n’est pas sans intérêt de placer

  1. Les abattoirs de Paris, commencés en 1811 et terminés en 1818, ont coûté 18 millions et n’ont longtemps rapporté que 1 million : aujourd’hui le produit s’élève à 1 million 1/2. L’entrepôt a coûté 20 millions et ne donne encore que 380,000 francs de revenu. Les marchés publics, les halles centrales, le service des eaux, ne rendent pas à beaucoup près l’intérêt des sommes qu’ils ont coûtées. Les propriétés communales enfin représentent un très gros capital, et le loyer de toutes ces propriétés ne s’élève encore qu’à 700,000 francs environ.