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recherches historiques à entreprendre que nous ne devrions pas-abandonner aux philologues étrangers ; il y a des monumens et des tableaux à étudier et à conserver. Il serait honteux pour le gouvernement italien de ne pas se montrer jaloux de ces richesses enfouies; nous devrions les laisser exploiter comme des fortunes propres par les différentes provinces, tout en aidant celles-ci des ressources de l’état et en leur donnant une direction commune. C’est dans cette pensée qu’a été fondée à Florence une société d’histoire toscane, comme il en existait déjà une en Piémont, et que des fonds ont été accordés pour assurer la publication de l’Archivio storico de M. Vieusseux. Ces sociétés publient des documens, surveillent et dirigent des recherches archéologiques. Un musée d’antiquités a été également fondé à Milan; mais c’est à Naples et surtout en Sicile qu’il faudrait s’occuper de l’organisation des musées et des archives et donner une grande impulsion aux travaux archéologiques. Malheureusement ce genre d’études exige plus de tranquillité et de sûreté publique que ces belles provinces n’en ont pu avoir jusqu’ici.

Les paragraphes du budget de 1863 relatifs à l’instruction secondaire nous apprennent qu’elle coûte à l’état 4 millions. Si l’on excepte les anciennes provinces et la Lombardie, le reste de l’Italie n’a jamais eu, comme je l’ai déjà dit, une organisation complète de l’instruction secondaire. Cette partie de l’instruction secondaire qu’on appelle professionnelle ou technique n’a été l’objet d’aucune loi dans aucune partie de l’Italie, si ce n’est dans le Piémont. Les États-Romains, la Toscane, les provinces méridionales, ne possédaient que des gymnases avec des cours d’humanités et de rhétorique, auxquels on ajoutait un peu de géométrie, la philosophie, et rarement la physique. Il n’a jamais existé en Italie aucune autre école normale supérieure que celle de Pise, fondée pour dix ou douze élèves appartenant à la Toscane. Selon les lois piémontaises, les professeurs des lycées doivent avoir des degrés académiques pour se présenter aux concours des chaires vacantes, de même qu’il y a des places d’agrégés aspirans aux chaires des universités. Dans le nouveau règlement des facultés de lettres et de philosophie, on a introduit des cours pratiques et des conférences. Évidemment ces moyens sont encore imparfaits et trop au-dessous des besoins de nos écoles secondaires. Il est juste d’ajouter que, bien avant que la liberté d’enseignement fût écrite dans les lois piémontaises, il y a eu dans les Romagnes et en Toscane surtout des écoles secondaires privées et même quelques collèges entièrement confiés à des administrations particulières, à des corporations religieuses ou aux communes; mais jamais ces collèges et ces écoles n’ont été visités par un inspecteur de l’état, jamais le choix des professeurs et la forme des examens n’ont été soumis à une autorité supérieure. Quelques chiffres