Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 47.djvu/740

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

centres quelques bonnes écoles pratiques pour les ingénieurs et les médecins, agrandir l’école normale classique de Pise et transformer le musée de Florence en une école normale destinée à créer des savans et des professeurs pour les sciences physiques et naturelles. Malheureusement ce programme n’a pu être appliqué que dans une mesure bien étroite. Quelques jours avant la formation du ministère dont je faisais partie, mon prédécesseur avait présenté aux chambres un projet de loi ne concernant que les universités des anciennes provinces, et réduisant d’un tiers les rétributions universitaires. Ce projet était agréable aux étudians; la commission de la chambre chargée de l’examiner lui était favorable. En ce moment éclatèrent les désordres de l’université de Pavie, et un grand relâchement dans la discipline et dans les examens se manifesta à peu près partout. Je n’ai donc plus hésité à me contenter d’une loi qui, sans embrasser toute l’organisation scolaire, établît du moins partout les mêmes rétributions, améliorât la condition des professeurs, et donnât au ministre la faculté d’introduire dans toutes les universités un même système d’études et d’examens.

Le règlement universitaire qui fut dressé pour l’application de cette loi (du 31 juillet 1862) fut mis en vigueur, dès le mois de novembre de la même année, dans toutes les universités du royaume. Bien de plus naturel, surtout dans ces matières et en Italie, que l’opposition qu’a rencontrée çà et là ce règlement en se substituant à des usages anciens, en corrigeant des abus, en améliorant la discipline et en introduisant partout un peu d’ordre et d’uniformité. Nous laisserons de côté cette querelle de famille, à laquelle nous étions préparé, et qui n’aurait jamais dû avoir d’autre conséquence que de faire sentir plus vivement la nécessité de réformes inévitables. Que nos lecteurs nous permettent de rappeler les traits principaux de ce règlement. J’avais choisi pour m’aider des hommes comme l’abbé Peyron, Cibrario, Piria, Ricotti, Tommasi, Brioschi, de Cavour, de Renzi, Moleschott, etc., et je suis heureux de pouvoir ici les remercier du zèle qu’ils ont déployé. Le nouveau règlement corrige l’abus des vacances, autorise les recteurs et les professeurs à faire des appels ou des inscriptions extraordinaires, donne aux conseils académiques et aux recteurs de plus larges attributions, distribue les matières de chaque faculté en un certain nombre d’années, introduit dans les grandes universités les exercices pratiques de chimie, de physiologie, de pharmacie, et fixe un certain nombre de prix ou de pensions qui doivent être donnés annuellement aux jeunes docteurs les plus distingués, pour qu’ils puissent continuer à se perfectionner. La partie la plus substantielle du règlement est celle des examens. Il y a d’abord un examen d’admission ou d’élève universitaire, comme on dit en Belgique, sur des matières