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vents. Il suffit d’interroger cette portion de l’espace plus rapprochée de nous, et où s’agitent les météores qui nous intéressent. Après avoir consulté sans succès la lune et les étoiles filantes, nous redescendrons plus bas, plus près de terre, et nous chercherons dans l’atmosphère qui nous entoure les signes du beau et du mauvais temps.


III.

Les rapports qui existent entre les variations du baromètre et les mouvemens de l’atmosphère ont déjà été exposés dans la Revue[1] ; il suffira donc de les rappeler en quelques mots. Les vents dominans sont, dans nos contrées, celui du sud-ouest, ou courant équatorial, qui nous transmet la chaleur du tropique, et celui du nord-est, ou courant polaire, qui nous fait sentir les froids du pôle. Tous les autres vents peuvent être considérés comme une combinaison des deux courans du sud-ouest et du nord-est. Tantôt ces deux courans s’avancent côte à côte dans des directions opposées, mais parallèles, et restent superposés comme les courans de l’Océan; nous ne sentons alors que celui qui chemine au ras de terre, dans la zone inférieure de l’atmosphère. Tantôt ils se croisent à divers angles; alors ils se mélangent et produisent par la combinaison de leurs forces et de leur nature ces différences de température qu’on observe lorsque le vent tourne plus ou moins dans la direction du pôle ou de l’équateur. S’ils se heurtent violemment, ils donnent naissance aux tempêtes circulaires appelées cyclones dans la langue scientifique moderne. Or, toutes les fois qu’un courant polaire s’approche, l’air devient lourd, et le baromètre monte. Si c’est un courant tropical, l’air devient plus léger, et le baromètre descend, car la pression atmosphérique est moindre. Le baromètre marque par avance les mouvemens, et pour ainsi dire les pulsations de l’atmosphère.

Il ne faudrait pas croire que ces mouvemens sont brusques et s’opèrent avec une grande rapidité. Quelque mobile que soit l’air, il est besoin cependant d’un certain temps pour qu’il reçoive l’impulsion des masses voisines qui le poussent en avant ou l’entraînent dans leur marche. C’est un fait d’observation que les oscillations de la colonne barométrique devancent toujours de plusieurs heures les vents qui les produisent, et qu’elles sont d’autant plus lentes que les phénomènes qu’elles annoncent seront plus durables. Ainsi un abaissement brusque d’un centimètre en une journée est l’indice d’une

  1. Voyez dans la Revue des Deux Mondes du 1er juillet 1860 une étude de M. Laugel sur les Progrès de la Météorologie.