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Les portes battront en dehors et seront coupées à une hauteur telle que le bas reste suffisamment fermé quand, pour donner de l’air ou du jour, on voudra tenir ouverte la partie supérieure. Pendant l’été, celle-ci pourra, comme les fenêtres, recevoir des toiles métalliques ou des canevas qui éloignent des insectes parfois très nuisibles. Quant aux fenêtres, elles seront placées de telle sorte que nul courant d’air ou de trop vive lumière ne vienne compromettre par des maladies d’yeux ou des refroidissemens la santé des animaux domestiques. Cette question de l’air est si importante que l’on se trouve bien, dans plusieurs circonstances, d’établir des cheminées d’appel ou des ventilateurs.

Le sol recevra une pente assez faible pour ne pas rendre fatigante la posture des bêtes pendant leur station, assez forte pour assurer le prompt écoulement des liquides à l’aide de rigoles résultant de la jonction de deux pentes contraires établies sans présenter nulle part aucun rebord saillant. Il devra en conséquence être un peu exhaussé, et sinon pavé, du moins convenablement tassé. Un plancher solide, établi à une certaine hauteur au-dessus des bêtes, les garantira du froid, et préservera la provision de fourrages des émanations de l’étable, qui pourraient l’altérer. L’exposition au midi est celle que les animaux préfèrent, et, si les bâtimens sont assez vastes pour le permettre, on aura raison de ménager dans les murs de grandes portes qui, en donnant un plus libre accès aux voitures, faciliteront la distribution des fourrages et l’enlèvement des fumiers. Il convient enfin que le rapprochement des annexes où se préparent, à l’aide du hache-paille, du concasseur ou de la chaudière, les diverses rations d’alimens, rende ce service plus rapide, et par conséquent plus économique. Un dernier cas doit être prévu. Parfois se produisent des accidens qui réclament des soins exceptionnels et attentifs, parfois sévissent des maladies contagieuses : une salle bien isolée et destinée, en ce cas, à recevoir les animaux malades, mais qui pourra être utilisée autrement dans les conditions ordinaires, sera donc presque partout d’un grand secours.

Il faut examiner maintenant, pour chaque espèce d’animaux domestiques, les conditions particulières qui doivent être remplies. Le cheval est toujours le mieux soigné. Non-seulement sa valeur est plus grande, ce qui rend sa conservation plus précieuse, mais aussi il est, plus que le bœuf et le mouton, reconnaissant des soins qu’on lui donne, docile aux ordres qu’il reçoit, par conséquent l’ami de son maître. N’est-il pas juste que partout on lui fasse la part la plus belle ? Il faut dans l’écurie 30 mètres cubes d’air environ et 2 mètres de large au moins par chaque cheval. La pente du sol n’excédera pas 30 millimètres par mètre, de peur de fausser les aplombs. La mangeoire, devant s’élever de 1 mètre au-dessus du sol et dépasser le râtelier de 32 centimètres environ, expose les animaux qui veulent se relever brusquement à se donner quelques coups dangereux. On fera donc bien, en établissant les mangeoires d’une écurie, de se préoccuper de ce point. Un râtelier vertical garantit mieux les yeux des chevaux de la poussière des fourrages, et il ne les force pas de rejeter la tête trop en arrière. Ce sera toujours celui qu’il conviendra de préférer. On le tiendra élevé de 1 mètre 40 centimètres au-dessus du sol, et distant du mur de 35 centimètres à peu près. Derrière les chevaux régnera un passage de service n’ayant pas moins