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LES
ARMÉNIENS DE LA TURQUIE
ET
LES MASSACRES DU TAURUS

I. Cahiers de l’histoire d’Arménie, par Paul Papasiantz (en arménien) ; Constantinople 1862. — II. Constitution nationale arménienne (en arménien), Constantinople et Paris 1860 et 1862. — III. Journaux arméniens : le Maçis, le Munadiè-Erdjiaz, de Constantinople ; l’Archalouïs Araradian, le Dzarig, de Smyrne, le P’ariz et le Pazmaveb, etc. — IV. Pièces diplomatiques manuscrites, traduites de l’arménien sur les documens originaux. — V. Protestations des Zeithouniens et des Arméniens de Marach adressées à la Sublime-Porte et aux représentans des grandes puissances à Constantinople. — VI. Lettres et communications particulières, etc.

L’attention de l’Europe a été brusquement appelée sur les Arméniens de la Turquie, choisis particulièrement, à ce qu’il semble, comme victimes par la politique ottomane dans sa persécution à la fois systématique et violente des chrétiens d’Orient, Sous le nom d’Arméniens, l’Europe désignait volontiers hier encore un peuple de marchands épars, n’ayant d’autres soucis que leurs intérêts matériels et se préoccupant fort peu des grandes questions sociales qui agitent à cette heure tant de races opprimées. Elle apprend aujourd’hui qu’il y a là un ensemble de quatre millions d’hommes, toute une nation, à vrai dire. Les Arméniens de la Turquie forment à eux seuls une société de deux millions et demi d’individus. Ce groupe considérable, homogène, isolé au milieu des Turcs, ses oppresseurs, chrétien en présence des musulmans, intelligent et libéral en face