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précieux, et accueillant l’or comme le moteur sans rival du travail et de l’échange.

La Californie occupe, on le sait, sur l’Océan-Pacifique, à l’ouest du continent américain, la position qui, sur les rivages atlantiques, appartient à la France. Grâce à un climat doux, quoique changeant, elle est affranchie des fonds rigoureux et des langues pluies qui désolent les plaines de l’Oregon par-delà ses frontières du nord. Plus heureuse que les provinces qui l’avoisinent au sud, le long de la Mer-Vermeille, elle ne voit pas son sol frappé de stérilité par l’action dévorante d’un ciel presque toujours sans nuages. Les côtes de la Californie, de même que celles de la France, sont réchauffées par un courant d’eaux océaniques venant des régions voisines de l’équateur ; de même aussi ses frontières orientales sont protégées par une haute chaîne de montagnes qui oppose une barrière infranchissable aux vents continentaux venus du nord-est, à ceux dont le souffle est glacial en hiver et brûlant en été. Il n’y a même point en quelque sorte d’hiver ni d’été pour les côtes californiennes. La succession des saisons n’est marquée que par l’abondance ou la rareté des pluies.

Considérée dans son relief général, la contrée présente une vallée longitudinale comprise entre deux chaînes de montagnes parallèles, le Coast-Range à l’ouest, la Sierra-Nevada à l’est. Cette vallée mesure 75 kilomètres de largeur moyenne ; elle se prolonge du sud au nord sur toute L’étendue de la contrée. Les deux grands fleuves qui la traversent, le San-Joaquin, et le Sacramento sont navigables, sur un parcours de 130 kilomètres, reliant ainsi, comme deux chemins ouverts, tout l’intérieur des terres à la baie de San-Francisco, la plus vaste, la plus sûre et. la plus facilement, accessible de toutes celles de l’Océan-Pacifique.

Les montagnes du Coast-Range s’étendent tout le long de la côte comme une sorte de barrière entre la mer et la vallée intérieure. Ces montagnes sont peu élevées, quelques pics volcaniques surgissent seuls à des hauteurs de 1,000 à 1,200 mètres ; le reste du massif atteint à peine, à 5 ou 600 mètres d’altitude moyenne. Ce bourrelet montagneux de faible étendue ne peut guère alimenter de grands, cours d’eau, mais, partout, d’abondantes eaux vives arrosent les vallées et y entretiennent une végétation d’une beauté remarquable. Vers le nord, dans les comtés de Napa, de Sonoma, de Mendocino, on rencontre d’épaisses forêts de chênes, de cèdres, de sapins, de bois rouges etc… qui couvrent les collines ; dans les vallées paissent, de nombreux troupeaux de bœufs et de chevaux sauvages. Vers le sud, dans les comtés de Santa-Clara, de San-Luis., de Monterey, quelques touffes de chênes verts, ou de cyprès couronnent seuls les coteaux, mais sur les pentes mûrissent aux rayons d’un soleil plus vigoureux des fruits estimés. Les vignes de Los-Angeles