Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 43.djvu/457

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TERRAINS AURIFERES
DE LA CALIFORNIE

NOUVELLE METHODE D'EXPLOITATION.

Il a deux ans à peine, une mission scientifique m’amenait en Californie, et j’y arrivais non sans quelque défiance à l’endroit des merveilles du nouvel Eldorado. J’avais entendu parler de la libéralité vraiment magnifique avec laquelle la nature a répandu les plus nobles métaux, l’or, l’argent, le mercure, le long des Andes californiennes. Je venais observer les gisemens, les procédés d’exploitation, et j’avais lieu de croire que la réalité ne répondrait qu’imparfaitement aux tableaux qu’on m’avait si souvent tracés de la vallée du Sacramento. Une fois dans les placers, je dus cependant me rendre à l’évidence. Il est impossible aujourd’hui de méconnaître l’importance capitale des mines de Californie, surtout si l’on tient compte de deux circonstances trop négligées peut-être par les observateurs : — la situation géographique, le climat, la structure du sol, — puis le perfectionnement réalisé dans les procédés d’exploitation sous l’énergique influence de la population anglo-américaine. Montrer ce qu’on peut attendre de la Californie comme pays aurifère et des travaux de ses habitans comme moyen d’en développer les ressources, tel serait le but que je voudrais atteindre en résumant ici des observations recueillies dans le pays même. J’espère apporter ainsi quelques lumières sur un problème agité depuis plusieurs années déjà par les maîtres de la science économique, les uns croyant que l’or s’avilit par le fait d’une production excessive, les autres regardant comme un bien l’affluence des métaux