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UNE
INTERVENTION ANGLAISE
DANS LES AFFAIRES DANOISES

I. Denmark and Germany (le Danemark et l’Allemagne depuis 1815), par M. Charles Gosch, Londres 1862, in-8o (dans le sens danois), — II. Schleswig-Hohteinische Briefe (Lettres slesvig-Holsteinoises), par M. Moritz Bnsch, Leipzig 1856, 2 vol. in-8o (dans le sens allemand).— III. Schleswigsche Beleuchtung (Examen slesvicois d’un mémoire prussien prétendu officiel concernant les affaires du Slesvig), Copenhague 1862 (réponse de l’administration danoise aux pamphlets allemands). — IV. Documens diplomatiques, etc.

Le principe de non-intervention a été proclamé dans plus d’une occasion récente par le cabinet anglais, et l’on aurait cru volontiers qu’il était devenu la règle invariable de sa conduite. Respecter le droit qu’ont les peuples de se gouverner comme bon leur semble, et n’intervenir nulle part, en aucun cas, avant que les intérêts de l’Angleterre fussent directement engagés, telle était sa maxime. Il vient de la démentir en intervenant d’une manière grave dans le débat qui s’agite entre la Danemark et l’Allemagne. Vouloir terminer cette longue et insipide querelle est une belle pensée, dont le succès attirerait à lord Russell de plus d’un côté de sincères actions de grâces ; mais est-ce bien juger, dans une telle dispute, que de donner, pour en finir, gain de cause au plus gros des deux plaideurs au-delà même de ce qu’il demande ? Est-ce le vrai moyen de terminer l’affaire ? Le plus petit peut avoir des amis qui ne veuillent pas le laisser dépouiller entièrement, ne fût-ce que par intérêt personnel, et la lutte qu’on prétendait éteindre va au contraire s’envenimer et grandir. Il en arriverait ainsi infailliblement de la querelle entre le Danemark et l’Allemagne, si le cabinet anglais persistait dans la voie que vient d’ouvrir à l’improviste une double dépêche de lord Russell, fort défavorable au Danemark, ou plutôt,