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quelque temps, et auxquels il serait impossible de donner un autre nom. Ces machines-outils d’un petit modèle sont adoptées maintenant dans tous les ateliers et y procurent une économie de temps et d’argent, non sans améliorer la qualité du travail. Chacun entretient ainsi et maintient en bon état la plupart des diverses parties de son outillage, sans avoir à les envoyer au constructeur-mécanicien à chaque dérangement.

On pourrait dire que le point de départ des machines-outils a été trouvé dans les appareils délicats et ingénieux, mais en comparaison si petits, dont on se servait depuis assez longtemps pour fabriquer, dresser, calibrer et diviser les pièces des instrumens astronomiques et géodésiques. À ces appareils on s’appliquait avec raison à donner la précision la plus grande, et c’est ainsi que pour les construire on avait été conduit à faire intervenir des mécanismes sûrs, mais dont les dimensions étaient en rapport avec les leurs. La même nécessité a donné naissance de nos jours aux machines-outils. Par ce moyen, les machines de nos ateliers sont construites avec le soin qui était réservé naguère à ce que la science la plus relevée employait de plus parfait. Pour les manufactures, c’est un perfectionnement bien utile : avec des machines ainsi faites, on produit mieux et davantage, et on éprouve bien moins de dérangemens.

Je n’ai nommé encore que les machines-outils destinées à travailler le fer, la fonte et l’acier. Les mêmes servent pour les autres métaux employés communément dans les arts : ce sont surtout le cuivre et le zinc, et deux alliages, le bronze et le laiton.

Une autre catégorie de machines-outils tout à fait distincte sert au travail du bois. Elle est richement représentée à l’exposition, et n’en est pas un des moindres attraits aux yeux de l’homme qui recherche les témoignages du progrès de l’industrie et les extensions que reçoit sa force productive.

Perfectionnement de la métallurgie. — Le fer, l’acier. — Les progrès accomplis par la métallurgie avaient contribué énergiquement à perfectionner les constructions mécaniques. Le progrès des machines a puissamment réagi à son tour sur la métallurgie. Telle est l’origine des améliorations qu’a éprouvées la métallurgie du fer particulièrement. On a pu beaucoup plus aisément se donner de fortes machines à vapeur pour mettre en mouvement dans les forges les trains de cylindres étireurs et lamineurs, et ces machines, en même temps qu’elles acquéraient de la force, étant devenues plus maniables et moins dépensières de combustible, les maîtres de forges n’ont pas manqué de profiter de ces facilités, et grandement. C’est ainsi que la tôle ou feuille de fer a pu s’obtenir à bas prix et en bonne qualité ; les plaques ont été plus homogènes et plus égales d’épaisseur. On a été dès lors encouragé à s’en servir pour la construction