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DES ANIMAUX
DANS L’AGRICULTURE

II.
LES BÊTES DE RENTE. — L’ACCLIMATATION DES ESPÈCES NOUVELLES.

I. Étude de nos races d’Animaux domestiques, par M. J.-H. Magne, 1857.
II. Acclimatation et Domestication des Animaux utiles, par I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1861.

Tout le monde connaît la distinction théorique établie par les agronomes entre les bêtes de travail et les bêtes de rente. Cette distinction, nous l’avons rappelée au début de cette étude[1], et, quoique la trouvant quelquefois peu exacte[2], nous avons cru devoir la maintenir comme plus conforme aux habitudes du langage agricole.

  1. Voyez la Revue du 1er  avril.
  2. La même bête peut, on le sait, soit successivement, soit en même temps, être bête de travail et bête de rente : la jument qui laboure et qu’on fait pouliner, le bœuf qu’on engraisse après avoir utilisé ses forces, en sont des exemples frappans ; mais c’est surtout en ce qui concerne les bêtes dites de rente que le nom de ces dernières ne nous semble pas rappeler avec une précision suffisante les multiples détails de la pratique agricole. Le nom de bêtes de rente ne convient bien, selon nous, qu’aux animaux représentant un capital immobilisé pour longtemps, et qui donnent à leur maître des revenus quelque peu réguliers : ainsi la vache avec son lait, la brebis avec sa laine, la poule avec ses œufs, etc. Quant aux animaux assimilables aux matières premières du fabricant, qui n’entrent dans une ferme que pour y acquérir, sous l’influence de certains soins de courte durée, une valeur plus grande, ils nous sembleraient mériter mieux le nom de bêtes de profit. Tels sont particulièrement les animaux à l’engrais et ceux qui sont achetés en bas âge pour être bientôt revendus plus cher, après avoir payé, d’une manière quelconque, une partie de l’entretien et de la nourriture qu’ils ont coûtés.