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n’est, à proprement parler, que l’histologie, c’est-à-dire la connaissance des tissus qui composent les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs, les fruits et la graine.

Toutes ces branches de l’anatomie se prêtent un mutuel appui : unies à la zoologie et à la botanique, qui classent les êtres organisés suivant leurs affinités naturelles, elles nous amènent à la conception d’une science générale de l’organisation et à la découverte des lois qui régissent l’ensemble dont nous faisons partie. Toutes ces lois peuvent se résumer en une seule, promulguée par Vicq-d’Azyr et Condorcet, la constance dans le type et la variété dans les modifications ; mais cette unité résulte d’un certain nombre de lois secondaires que nous allons étudier dans leurs manifestations successives chez les végétaux et les animaux. Ces lois sont : la loi de symétrie, la métamorphose bu transformation des organes, leur balancement et la constance des connexions. Pénétrés de leur esprit, avertis de leurs conséquences, nous pourrons procéder à l’établissement du type animal et végétal. Le lecteur verra clairement alors quels sont l’état présent et l’avenir de nos connaissances dans la partie la plus philosophique et la plus élevée de la science générale des êtres organisés.


I. — LOI DE SYMETRIE DANS LES ANIMAUX ET DANS LES VEGETAUX.

Tous les êtres organisés sont symétriques, c’est-à-dire composés de deux moitiés semblables ; mais cette symétrie n’est pas la même dans toute la série des végétaux et des animaux. Considérez un végétal et supposez-le coupé en deux moitiés par un plan vertical. Quelle que soit l’orientation de ce plan, qu’il soit dirigé du nord au sud, de l’est à l’ouest, du nord-est au sud-ouest, peu importe ; le végétal sera toujours partagé en deux moitiés symétriques. La même loi s’applique à la fleur, qui est la partie la plus apparente, l’appareil le plus compliqué du végétal. Examinez une fleur régulière, un lis, une renoncule, une rose, une primevère ; un plan quelconque partagera toujours ces fleurs en deux moitiés égales, pourvu que ce plan passe par le centre de la fleur et soit perpendiculaire au plan d’insertion des pétales et des étamines. Cette loi s’applique également aux animaux qui composent le dernier embranchement du règne animal, les zoophytes ou rayonnes. Une étoile de mer, un oursin, une méduse, une actinie sont symétriques comme des fleurs régulières ; comme elles, ils sont formés de parties qui semblent disposées suivant les rayons d’un cercle dont le centre correspondrait à celui de l’animal. Mais déjà dans les végétaux nous avons l’indice ; d’un autre genre de symétrie. Le plan de séparation des deux moitiés