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au loin, vis-à-vis de l’embouchure de l’Ombrone, semblent placés dans ces parages comme des sentinelles avancées qui les annoncent au marin. Ces écueils ont été appelés du nom original de Fourmis de Grosseto, et forment, avec le Giglio, Giannutri et Monte-Cristo, isolé en pleine mer, les dernières îles de l’archipel toscan. Dans l’intérieur des terres, on rencontre de vastes fermes, ça et là disséminées, dont une celle de l’Alberese, est une propriété grand-ducale. Le sous-sol n’est pas non plus stérile, et les mines d’antimoine de Pereta, de Montauto, les mines de mercure de Capalbio, et, au pied du mont Argentario, celles, de cuivre vers Capo-d’Uomo, rappellent, bien que sur une moins grande échelle, les richesses minérales des localités déjà visitées.

Sur tout le littoral de la mer Tyrrhénienne, de Livourne à l’embouchure de la Fiora, la pêche et le cabotage, aussi bien que le travail des champs et l’exploitation des mines, font vivre les populations clair-seméés. les thons et les sardines qui fréquentent ces eaux sont renommés comme autrefois, et le transport des produits minéraux et des récoltes, ainsi que du charbon végétal, du tan, des bois, donne lieu, entre les divers ports du littoral et celui de Livourne, à un mouvement assez actif. Les mouillages de Vada, San-Vincenzo, Porto-Baratti, le port de Piombino, les rades de Torre-Mozza, Follonica, Castiglion della Pescaia, Télamon, enfin Porto-San-Stefano, se distinguent parmi les points les plus favorisés, ceux qui font avec Livourne le commerce le plus important.

Telle était en 1858 et telle est encore aujourd’hui la situation du littoral du sud de la mer toscane. Cette situation ne pourra s’améliorer qu’avec l’entier achèvement des grands travaux d’assainissement depuis si longtemps commencés, qu’avec l’établissement d’une voie ferrée tracée le long du rivage entre Livourne et Civita-Vecchia. Alors seulement cette intéressante région maritime, mieux connue, attirera le mouvement des voyageurs et des colons, et l’activité européenne se portera aussi avec plus d’ensemble dans la région de l’intérieur, qu’il nous reste à visiter.


LOUIS SIMONIN.