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LES
ECOLES ITALIENNES
ET
L'ACADEMIE DE PEINTURE EN FRANCE

I. De l’Art chrétien, par M. A. F. Rio, 1861. — II. L’Académie royale de Peinture et de Sculpture, étude historique, par M. L. Vitet, 1861.

L’histoire de l’art en France et en Italie est devenue, depuis quelques années, l’objet d’études plus attentives, de recherches plus patientes que jamais. Nombre d’anciens documens ont été remis en lumière, toutes les traditions ont été examinées de près, tous les détails biographiques soigneusement relevés. On peut dire néanmoins que ce mouvement de l’esprit critique est demeuré, pour beaucoup d’entre nous, un progrès presque stérile, parce qu’en accumulant ainsi les pièces authentiques, les érudits ont laissé à chacun la tâche de coordonner le tout, d’en dégager la signification essentielle, de discerner les choses qui importent à travers cette multitude de faits accessoires et de menues curiosités. À force de vouloir nous prémunir contre les informations erronées et les légendes, on nous a, un peu plus qu’à souhait, approvisionnés d’actes de naissance et de baptême, de comptes, de contrats, de vieux papiers de toute sorte, exhumés des archives et des greffes. L’histoire de l’art national par exemple s’est trouvée encombrée de pièces justificatives avant même que la marche de cette histoire eût été reconnue et retracée dans son ensemble, « et sans nous renseigner autrement sur les