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LE DRAC.


Scène III.

ANDRÉ, LE DRAC, FRANCINE.
FRANCINE.

Mon père, faut vous reposer. A la fin, vous serez malade !

ANDRÉ.

C’est pas tout ça ; qu’est-ce qu’il y a d’écrit là ?

FRANCINE.

Là ?… Francine, adieu ! Je… je te méprise ! Tombant sur une chaise. Ah ! vous voyez comme il est corrigé, vous voyez comme il m’aime !

ANDRÉ.

Et c’est signé ?

FRANCINE.

Oui, c’est signé.

ANDRÉ, jetant le panier qu’il tenait.

,

Mais… c’est une insulte, ça !

LE DRAC, bas.

Et si vous supportez ça, votre fille elle-même va vous mépriser !

ANDRÉ, haut.

Je ne veux pas le supporter ; je m’en vas le trouver à son bord, et devant tout l’équipage je lui dirai qu’il est un lâche !

FRANCINE, se levant.

Mon père, il vous tuera ! il m’en a menacée !

LE DRAC, bas à André.

Dites rien devant elle, et venez. J’ai vu Bernard descendre au rivage et entrer chez Antoine. Il y aura sûrement couché, vous le prendrez au lit. Antoine vous soutiendra.

ANDRÉ, bas.

Oui, t’as raison ; viens avec moi.

FRANCINE.

Qu’est-ce que vous avez dit tout bas ? Où est-ce que vous allez, mon père ?

ANDRÉ.

Je vais embarquer Nicolas pour la pêche.

FRANCINE.

Et vous n’irez pas…

LE DRAC, bas à Francine.

Non, non, je vous réponds de lui.


Scène IV.

FRANCINE, seule.

Oh ! celui-là, je ne me fie point à sa parole Mon père a unemau-