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LE MERVEILLEUX
AUTREFOIS ET AUJOURD’HUI

I. Histoire du Merveilleux dans les temps modernes, par M. Louis Figuier ; 4 vol. in-18, 1860. — II. La Magie et l’Astrologie dans l’antiquité et au moyen âge, etc., par M. Alfred Maury, 1 vol. in-8o, 1860.

Il y a bien des gens qui ne croient pas à la magie, et il est difficile de ne pas penser qu’ils ont raison ; mais beaucoup d’autres, et qui semblaient très sages, y ont cru cependant, jusqu’à témoigner de leur confiance aux approches de la mort, au milieu des tourmens, et leurs juges, souvent instruits et justes, étaient crédules comme eux. Dès l’antiquité, des hommes ont vu des prodiges et les ont attribués tantôt à la Divinité, tantôt à d’autres hommes possesseurs d’un pouvoir mystérieux. Peu de faits historiques sont aussi bien prouvés que les oracles et les merveilles de la Grèce et de l’Italie. Plus tard beaucoup de récits paraissent justifier la croyance au surnaturel, et de nos jours les prédictions, les apparitions et les esprits ne sont pas si rares qu’on l’imagine : il n’est pas démontré pour tout le monde que nulle révélation ne puisse nous venir d’au-delà du tombeau, et que la seule cause de tous les phénomènes possibles puisse être découverte par l’étude des lois physiques et naturelles. Au moyen âge, la croyance contraire était commune, et les procès de sorcellerie, les épidémies de merveilleux se comptent par milliers. Si nous avons vu disparaître l’illusion contemporaine des tables tournantes, d’autres subsistent pour le passé ou pour le présent. Ce que nous ne croyons pas avoir vu aujourd’hui, nous n’en doutons pas pour hier, et les prodiges que nous avons vainement tenté d’entrevoir nous semblent certains, dès qu’un autre les ra-